Les sept piliers de la sagesse by T.E. Lawrence

Les sept piliers de la sagesse by T.E. Lawrence

Auteur:T.E. Lawrence
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Folio
Publié: 1992-06-22T22:00:00+00:00


* * *

1 En français dans le texte. (N.d.T.)

CHAPITRE LX

Les navires remontèrent à toute vapeur le Golfe d'Akaba. Fayçal débarqua, et, avec lui, Djaafar, son État-major, et Joyce, la marraine-fée. Arrivèrent les automitrailleuses, Goslett, des travailleurs égyptiens et des milliers de soldats. Pour compenser six semaines de paix, Falkenhayn était venu conseiller les Turcs, et sa brillante intelligence les rendait plus dignes de notre antagonisme. Maan formait un commandement spécial, sous les ordres de Behdjet, l'ancien commandant en chef de l'armée du Sinaï. Il disposait de six mille hommes d'infanterie, d'un régiment de cavalerie et d'infanterie montée, et avait fortifié Maan jusqu'à la rendre imprenable selon les normes de la guerre de manœuvre. Une escadrille d'aéroplanes opérait quotidiennement depuis Maan. De grands dépôts de munitions avaient été rassemblés.

À ce moments, les Turcs avaient terminé leurs préparatifs ; ils commencèrent à avancer, révélant que leur objectif était Gouweira, la meilleure route pour Akaba. Deux mille hommes d'infanterie poussèrent jusqu'à Aba el-Lissan et le fortifièrent. De la cavalerie gardait les environs, pour contenir une éventuelle contre-attaque arabe venue du côté du Wadi Moussa.

Cette nervosité nous fournit un indice. Nous jouerions avec eux et les provoquerions à venir nous attaquer dans Wadi Moussa, où les obstacles naturels étaient si énormes que l'élément de défense proprement humain pourrait se conduire aussi mal qu'il voudrait, et pourtant tenir la place contre l'offensive.

Pour amorcer l'hameçon, nous donnâmes de l'ouvrage aux hommes de la ville voisine, Déragha. Les Turcs, pleins d'allant, se lancèrent dans une contre-attaque et subirent de dures épreuves. Nous fîmes luire aux yeux des paysans de Wadi Moussa le riche butin dont jouissaient maintenant leurs rivaux de Déragha. Mauloud, vieille bête de guerre, vint avec son régiment monté sur mules, et prit ses quartiers parmi les célèbres ruines de Pétra. Encouragés, les Liathéna, sous leur Sheik borgne, Khalil, se mirent à faire des incursions sur le plateau, et à happer par deux ou trois les animaux de monte ou de somme des Turcs, ainsi que les fusils de leurs gardiens occasionnels. Cela dura des semaines, pendant que les Turcs, irrités, s'échauffaient de plus en plus.

Nous pouvions aussi les aiguillonner et les inquiéter en demandant au Général Salmond d'exécuter le raid aérien à longue distance sur Maan qu'il avait promis. Comme la tâche était difficile, Salmond choisit Stent, avec d'autres pilotes éprouvés de Rabegh ou de Wedjh, et leur dit de faire de leur mieux. Ils avaient l'expérience des atterrissages forcés en terrain désertique et pouvaient découvrir une destination inconnue au travers de collines non répertoriées sur la carte ; et Stent parlait l'arabe à la perfection. L'escadrille ne devait pas toucher terre, mais son chef était plein de ressource et d'audace, comme ces hommes tout en nerfs qui, pour se punir eux-mêmes, outrepassent les limites. En cette occasion, il donna l'ordre de voler à basse altitude, pour rendre sûre la visée ; ce qui lui permit, en atteignant Maan, de lâcher trente-deux bombes au-dessus et autour de la gare prise au dépourvu. Deux bombes tombées sur les baraquements tuèrent trente-cinq hommes et en blessèrent cinquante.



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