Intrigues, complots et trahisons au Moyen Age by Verdon Jean

Intrigues, complots et trahisons au Moyen Age by Verdon Jean

Auteur:Verdon, Jean [Verdon, Jean]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire
Éditeur: Perrin
Publié: 2012-05-20T22:00:00+00:00


Le retour de la papauté à Rome ne met pas fin aux intrigues.

En mars 1378, Grégoire XI décède. Débute pour l’Eglise une des périodes les plus troublées de son histoire. Seize cardinaux sont présents à Rome. Divers partis se forment. Le parti limousin comporte sept cardinaux, le parti français cinq, en y intégrant Robert de Genève et Pedro de Luna, le parti italien, quatre. Aucun clan ne dispose de la majorité des deux tiers. Les premiers candidats sont rapidement éliminés ; ils proviennent de la haute administration pontificale. Les gardiens du conclave signalent au cardinal Guillaume d’Aigrefeuille que si le nouveau pape n’est pas un Romain, à tout le moins un Italien, les cardinaux risquent d’être mis à mort. Prignano, archevêque de Bari, est élu et devient le pape Urbain VI le 8 avril 1378.

Mais les choses ne sont pas claires. A l’ambassadeur du roi de Castille, Jean de Cros, du parti limousin, rapporte que les cardinaux ont voté pour Prignano par peur. Peu après, Aigrefeuille écrit aux cardinaux restés à Avignon que Prignano a été choisi sans contrainte et à l’unanimité. L’attitude des cardinaux est ambiguë. A l’un de ses collègues lui faisant part de ses doutes, Aigrefeuille répond qu’il faut se garder de les exprimer. S’il confie en privé qu’il n’y a pas de pape, Aigrefeuille soutient publiquement qu’Urbain VI est le vrai pape. Les choses se gâtent bientôt. Le cardinal Jean de la Grange arrive à Rome quelques jours après l’élection. Il occupe de hautes fonctions en France, participant notamment au conseil du roi Charles V. En Italie il manifeste son mécontentement car le nouveau pape n’est pas français. Deux types d’oppositions à l’égard d’Urbain se conjuguent : l’un contre sa nationalité, l’autre contre sa personne, car il prône une politique de réforme et injurie les prélats. Son autoritarisme, son incompétence ne font qu’aviver les critiques. A propos des menées cardinalices au cours des journées qui suivent le 9 avril, Armand Jamme note : « Il n’est pas aisé de différencier ce qui pouvait relever de ces combinaisons caractéristiques des sociétés de cour souvent privées de réel programme politique, visant à miner plus qu’à ruiner l’autorité du souverain d’intrigues, de conspirations, qui s’inscrivaient elles dans une tentative réfléchie de renversement du pouvoir. »

Il semble que les premières intrigues tournent autour de la possession du fort Saint-Ange. Urbain VI ordonne à Pierre Gandelin, qui en a la garde, de remettre la forteresse à son neveu. Les cardinaux lui conseillent d’obéir. Tous sauf deux : La Grange et Robert de Genève qui lui déclarent, sous le sceau du secret, que Prignano n’est pas le vrai pape. Jean de la Grange parvient à convaincre une partie des cardinaux qu’il faut en élire un nouveau. Les cardinaux rebelles, qui se retrouvent à Anagni, invitent Urbain VI à venir les rejoindre, mais celui-ci refuse en raison du danger. D’ailleurs il n’a pas l’intention d’abandonner le souverain pontificat. Ces cardinaux rebelles, au nombre de treize, déclarent qu’ils représentent plus des deux tiers des



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