Une petite princesse by Frances Hodgson Burnett

Une petite princesse by Frances Hodgson Burnett

Auteur:Frances Hodgson Burnett [Burnett, Frances Hodgson]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse, Enfance, Pensionnat, Londres, Difficulté, Orpheline
ISBN: 9782203135741
Éditeur: Casterman
Publié: 1995-06-14T22:00:00+00:00


11

Ram Dass

Il y avait parfois de jolis couchers de soleil, même sur la petite place. On ne les apercevait toutefois qu’en partie, entre les cheminées, par-dessus les toits. Depuis la fenêtre de la cuisine, il était impossible de les voir, tout au plus pouvait-on les deviner, au fait que la couleur des briques devenait plus chaude, que l’air rosissait ou jaunissait pendant un moment et, parfois, on apercevait un rayon de soleil reflété par une vitre. Il existait cependant un endroit qui permettait de les contempler dans toute leur splendeur ; les nuages rouges et dorés empilés à l’ouest, ou ceux qui étaient pourpres avec une bordure étincelante, ou les petits cotonneux qui flottaient, de la couleur des roses pâles, et qui avaient l’air d’un vol de colombes roses et qui traversaient le bleu en grande hâte si le vent soufflait. L'endroit d’où l'on pouvait voir tout ça et où il semblait qu’on respirait un air plus pur, c’était, bien sûr, la fenêtre de toit, au grenier. Quand la place, en bas, semblait se mettre à irradier malgré ses grilles et ses arbres étiques, Sarah savait qu’il se passait quelque chose dans le ciel. S'il lui était possible de quitter la cuisine sans qu’on la cherche ou qu’on la rappelle, elle filait, escaladait les volées d’escaliers, montait sur la vieille table. Une fois là, elle respirait à fond et regardait autour d’elle. Elle avait alors l’impression que le ciel et le monde étaient tout entiers à elle. Personne ne regardait depuis les autres greniers. Généralement les autres vasistas étaient fermés mais même quand ils étaient soulevés, pour laisser entrer l’air, personne ne s’en approchait. Sarah se tenait là. Parfois elle tournait son visage vers le bleu du ciel qui semblait si amical et si proche, juste comme un plafond voûté, parfois elle regardait l’ouest et toutes les merveilles qui s’y déroulaient. Les nuages fondaient, s’empilaient ou, simplement, attendaient d’être colorés en rose, en cramoisi, en blanc de neige, en pourpre, en gris tourterelle pâle. Parfois ils se transformaient en îles, en hautes montagnes avec leurs lacs de turquoise profond, d’ambre liquide, de vert chrysoprase4. Des caps ombreux s’avançaient dans d’étranges mers perdues. Des bandes de terre magique s’accolaient à d’autres bandes de terre magique. Il y avait des endroits où il semblait qu’on pouvait courir, escalader, se tenir debout pour attendre et observer ce qu’il allait se passer ensuite et, si le tout venait à s’effilocher, on serait emporté dans les airs. C'était du moins l’impression qu’avait Sarah et elle n’avait jamais rien vu de plus beau que ce qu’elle apercevait par la lucarne, tandis que les moineaux pépiaient et que la douceur du crépuscule se reflétait sur les tuiles. Au moment où avaient lieu toutes ces merveilles, les moineaux semblaient pépier avec une douceur toute spéciale.

Il y eut un crépuscule dans ce genre quelques jours après que le monsieur indien fut conduit dans sa nouvelle maison et comme, par bonheur, le travail de la journée était terminé à la



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