Un diamant gros comme le Ritz by Fitzgerald F. Scott

Un diamant gros comme le Ritz by Fitzgerald F. Scott

Auteur:Fitzgerald, F. Scott [Fitzgerald, F. Scott]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature américaine, Nouvelles
Amazon: B014E9X0EA
Éditeur: Robert Laffont
Publié: 2015-09-09T22:00:00+00:00


2.

Depuis ses douze ans, Kay Tompkins avait porté autant d’hommes que de bagues aux doigts. Elle avait un visage rond, jeune, joli, aux traits bien marqués ; la force de ses traits était encore soulignée par le jeu très rapide de ses sourcils et de ses cils qui encadraient des yeux marron clair lumineux. C’était la fille d’un sénateur d’un état de l’Ouest. Elle avait vraiment recherché la gloire dans sa petite ville natale jusqu’à ses dix-sept ans, puis elle s’était enfuie de chez elle et avait fait du théâtre. Elle faisait partie de ces gens qui sont plus célèbres que leurs exploits ne le méritent.

Il y avait autour d’elle cette vie vibrante qui semblait refléter celle du monde. Elle joua des petits rôles dans les tournées Ziegfeld et alla de temps en temps assister à des concerts à Yale et puis, un jour qu’elle faisait un essai dans le cinéma, elle rencontra George Hannaford, qui était déjà une vedette du style « naturel » dont la vogue ne faisait encore que commencer. Elle trouva en lui ce qu’elle cherchait depuis si longtemps.

Elle était pour le moment dans ce qu’on appelle un état dangereux. Elle avait dépendu entièrement pendant six mois de son mari, mais, maintenant que son fils était entre les mains d’une nurse anglaise, elle se sentait soudain libre et avait envie de se montrer attrayante et attirante. Elle voulait que les choses reprennent au point où elles étaient avant même qu’ils aient songé à avoir un enfant. Elle sentait aussi que George, depuis quelque temps, commençait à la considérer comme un objet familier de son univers. Elle flairait qu’il était beaucoup trop intéressé par Helen Avery.

Lorsqu’il rentra chez lui ce soir-là, George ne pensait plus à leur querelle de la veille et il fut sincèrement surpris de la froideur de son accueil.

— Qu’est-ce que tu as, Kay ? demanda-t-il après quelques instants. Cette soirée va-t-elle ressembler à celle d’hier ?

— Sais-tu que nous devons sortir ce soir ? dit-elle en évitant de répondre à sa question.

— Où ?

— Chez Catherine Davis. Je ne savais pas si tu aurais envie de m’accompagner…

— Au contraire, j’en ai envie.

— Je me l’étais demandé. Arthur Busch m’a dit qu’il me prendrait en passant.

Ils dînèrent en silence. N’ayant pas de pensées secrètes dans lesquelles il pût se plonger, comme un enfant dans un bocal de confiture, George se sentait inquiet, nerveux et il avait conscience, en même temps, que l’atmosphère était lourde de jalousie, de méfiance et de colère. Jusqu’à ces temps derniers, ils avaient réussi à préserver chez eux une qualité précieuse de calme et d’accueil qui faisait de leur maison l’une des plus agréables d’Hollywood pour les visiteurs. Ce soir, brusquement, leur maison ressemblait à toutes les autres. Il se sentait vulgaire et instable. Il avait failli transformer quelque chose de brillant et de précieux en un sentiment vulgaire et méchant. L’émotion monta soudain en lui et il traversa la pièce pour aller prendre Kay dans ses bras. Au même moment, on sonna à la porte d’entrée et bientôt Dolorès vint annoncer Mr.



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