Trois têtes sous le même bonnet by Carter Brown

Trois têtes sous le même bonnet by Carter Brown

Auteur:Carter Brown [Brown, Carter]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier, Humour, Littérature australienne
ISBN: 2070432130
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 1975-10-31T00:00:00+00:00


CHAPITRE VIII

Seidman était encore affalé dans son fauteuil qu’il débordait de toutes parts. A croire qu’il y passait sa vie et que, le matin, on le nourrissait à l’aide d’une lance à incendie. En nous voyant entrer, il eut un sourire mauvais.

— Enchanté de vous revoir, Summers, déclara-t-il. Il y a quelques points que je voudrais discuter avec vous, tout à l’heure.

— Tu veux que je te dise ? (Je le dévisageai un moment, d’un air féroce.) Je crois bien que je vais t’envoyer en l’air, à six pieds sous terre, et dans un fauteuil !

— Y a plein de gens qui ont voulu m’envoyer à six pieds sous terre, dit-il. Mais, jusqu’à présent, personne n’y a réussi !

— Ils ne se sont pas donné beaucoup de mal ! Mais moi, des fois, je consacre une bonne douzaine d’épisodes à alpaguer un mec – et même plus ! Et tant pis si le client râle !

Seidman hocha la tête avec lassitude :

— Encore vos facéties ! (Il tourna la tête vers Félix.) Il semble que vous ayez des ennuis, monsieur Kleinich ?

— C’est ce que me disent vos employés.

— Et comment ! fit Wally avec un grand sourire. De drôles d’ennuis !

Il expliqua à Seidman que Donna avait été trouvée morte sur le lit, et Félix dessous.

Seidman opinait de la tête. Il ressemblait à une araignée trop bien nourrie et je sentais frémir mon doigt sur une détente imaginaire. Je m’efforçai de ne pas me laisser aller – je ne voulais pas jouer les petits excités à la manière de Spillane{3}. Moi, je tue mon monde quand j’y suis obligé et non quand ça me passe par la tête.

— Je pense que votre position serait très délicate, monsieur Kleinich, reprit Seidman d’un ton suave, si la police apprenait tout cela. Mais peut-être pourrions-nous nous entendre ?

— S’entendre avec lui, Félix, c’est s’entendre avec un cobra ! grondai-je.

— Tu ne peux pas fermer ta grande gueule ? fit Wally.

— Continue comme ça, et tu te retrouves à la morgue sans avoir compris ce qui t’arrive, répliquai-je.

Seidman adressa à Félix un sourire bienveillant :

— Et les affaires immobilières, monsieur Kleinich, ça va ?

— Ça va, répondit Félix, brièvement. Qu’est-ce que c’est, cet arrangement dont vous me parliez ?

— Eh bien, ça m’intéresserait d’acheter du bien au soleil, expliqua Seidman. Pas cher !

— Et vous me proposez quoi, en échange ?

— Le silence de Cedric et de Wally.

— J’ai l’impression que j’ai avantage à m’adresser à la police, dit Félix sèchement.

— Tiens, tiens ! (Seidman souriait toujours.) Je ne partage pas votre opinion, monsieur Kleinich. Y a eu cette triste affaire – celle d’Eddie Lane, et puis il y a maintenant cette non moins triste affaire – celle de Miss Haines.

— Qu’est-ce qu’il a à voir dans tout ça, Lane ?

— Ne me dites pas que vous n’êtes pas au courant. (La surprise de Seidman ne paraissait pas feinte.) Eddie était propriétaire du terrain vague, voyons !

Félix le regarda, bouche bée.

— Eddie ?



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.