Séduite par un rebelle by Anne Herries

Auteur:Anne Herries [Herries, Anne]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Collection Les historiques
Éditeur: Harlequin

* * *

En entendant les coups de feu, John arrêta son cheval et fit signe à Drew de faire de même. Son ami était solidement attaché sur sa selle, mais si faible qu’ils ne pouvaient avancer que lentement. John jura entre ses dents. Pourvu que l’escarmouche qui se déroulait non loin ne les ralentisse pas trop ! Ils devaient à tout prix atteindre le château et la protection qu’offraient ses murs avant que Drew ne s’évanouisse.

Il aurait dû insister pour que son ami s’installe dans une charrette au lieu de laisser la fierté de Drew les mettre en danger. Pour rien au monde il n’aurait admis être trop faible pour chevaucher. Un regard suffisait pourtant pour voir qu’il était à bout de forces.

Comme ils reculaient sous le couvert des arbres, John vit apparaître des hommes en uniforme royaliste. Sans doute s’agissait-il d’une troupe privée, d’hommes dirigés par un lord quelconque, et qui n’avaient aucune formation militaire digne de ce nom. Ils couraient à toute vitesse et semblaient totalement désorganisés. Si ces idiots avaient attaqué des rebelles, ils auraient mieux fait de les suivre à distance et de faire appeler du renfort au lieu de se lancer dans la bataille si peu nombreux.

En les voyant s’enfuir sous l’emprise de la panique, John ne put retenir une grimace amère. Si c’était là la fine fleur des hommes loyaux à la couronne, les rebelles gagneraient sans aucun doute la guerre… Son opinion se confirma lorsqu’il avisa quelques soldats rebelles, six seulement, qui suivaient tranquillement la débandade et finirent par tourner dans une autre direction.

De loin, il lui sembla reconnaître un ou deux visages parmi les ennemis. Il plissa les yeux pour mieux voir. Tous portaient l’uniforme parlementaire — un pardessus gris barré d’une bande jaune sur la poitrine. Oui, il était certain que ces hommes étaient ceux qu’il avait vus chez son oncle… Qu’est-ce qui avait pu les amener aussi au sud ? Les forces du Parlement se trouvaient majoritairement dans les terres du nord ; il était donc particulièrement dangereux pour eux de s’aventurer jusqu’ici. Encore que, à voir la désorganisation des soldats royalistes, ils n’avaient pas grand-chose à craindre…, songea-t-il avec ironie.

Il attendit qu’ils aient disparu à la vue, puis jeta un regard anxieux à Drew. Sans lui demander son avis, il lui prit ses rênes et le conduisit à travers les bois. Drew ne l’admettrait jamais, mais cela l’avait bien aidé lorsqu’il devenait trop faible pour seulement guider son cheval.

— Nous sommes presque arrivés, maintenant, dit John d’un ton faussement enjoué. Nous serons enfin à l’abri dès que nous aurons passé les portes de Haverstone et, tu verras, tu vas profiter d’un lit confortable cette nuit.

Il regrettait à présent de ne pas avoir demandé à Babette de les accompagner. Il avait préféré la laisser chez leur oncle par mesure de sécurité, mais sa présence et ses soins auraient grandement facilité leur voyage. La blessure de Drew s’était rouverte, et il avait eu toutes les peines du monde à arrêter l’hémorragie. Son ami avait perdu tant de sang qu’il était miraculeux qu’il tienne encore debout.

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