Les trois mousquetaires II by Dumas Alexandre (Père)

Les trois mousquetaires II by Dumas Alexandre (Père)

Auteur:Dumas, Alexandre (Père) [Dumas, Alexandre (Père)]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature Française, Adapté au cinéma, Jeunesse
Éditeur: Bibliothèque de Skystan - Lien privé
Publié: 2010-02-20T23:06:19+00:00


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Anglais et Français

L’heure venue, on se rendit avec les quatre laquais, derrière le Luxembourg, dans un enclos abandonné aux chèvres. Athos donna une pièce de monnaie au chevrier pour qu’il s’écartât. Les laquais furent chargés de faire sentinelle.

Bientôt une troupe silencieuse s’approcha du même enclos, y pénétra et joignit les mousquetaires ; puis, selon les habitudes d’outre-mer, les présentations eurent lieu.

Les Anglais étaient tous gens de la plus haute qualité, les noms bizarres de leurs adversaires furent donc pour eux un sujet non seulement de surprise, mais encore d’inquiétude.

– Mais, avec tout cela, dit lord de Winter quand les trois amis eurent été nommés, nous ne savons pas qui vous êtes, et nous ne nous battrons pas avec des noms pareils ; ce sont des noms de bergers, cela.

– Aussi, comme vous le supposez bien, milord, ce sont de faux noms, dit Athos.

– Ce qui ne nous donne qu’un plus grand désir de connaître les noms véritables, répondit l’Anglais.

– Vous avez bien joué contre nous sans les connaître, dit Athos, à telles enseignes que vous nous avez gagné nos deux chevaux ?

– C’est vrai, mais nous ne risquions que nos pistoles ; cette fois nous risquons notre sang : on joue avec tout le monde, on ne se bat qu’avec ses égaux.

– C’est juste, dit Athos. Et il prit à l’écart celui des quatre Anglais avec lequel il devait se battre, et lui dit son nom tout bas.

Porthos et Aramis en firent autant de leur côté.

– Cela vous suffit-il, dit Athos à son adversaire, et me trouvez-vous assez grand seigneur pour me faire la grâce de croiser l’épée avec moi ?

– Oui, monsieur, dit l’Anglais en s’inclinant.

– Eh bien, maintenant, voulez-vous que je vous dise une chose ? reprit froidement Athos.

– Laquelle ? demanda l’Anglais.

– C’est que vous auriez aussi bien fait de ne pas exiger que je me fisse connaître.

– Pourquoi cela ?

– Parce qu’on me croit mort, que j’ai des raisons pour désirer qu’on ne sache pas que je vis, et que je vais être obligé de vous tuer, pour que mon secret ne coure pas les champs.

L’Anglais regarda Athos, croyant que celui-ci plaisantait ; mais Athos ne plaisantait pas le moins du monde.

– Messieurs, dit-il en s’adressant à la fois à ses compagnons et à leurs adversaires, y sommes-nous ?

– Oui, répondirent tout d’une voix Anglais et Français.

– Alors, en garde, dit Athos.

Et aussitôt huit épées brillèrent aux rayons du soleil couchant, et le combat commença avec un acharnement bien naturel entre gens deux fois ennemis.

Athos s’escrimait avec autant de calme et de méthode que s’il eût été dans une salle d’armes.

Porthos, corrigé sans doute de sa trop grande confiance par son aventure de Chantilly, jouait un jeu plein de finesse et de prudence.

Aramis, qui avait le troisième chant de son poème à finir, se dépêchait en homme très pressé.

Athos, le premier, tua son adversaire : il ne lui avait porté qu’un coup, mais, comme il l’en avait prévenu, le coup avait été mortel, l’épée lui traversa le cœur.



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