Tome II by Dumas Alexandre

Tome II by Dumas Alexandre

Auteur:Dumas, Alexandre [Dumas, Alexandre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Aventure, Historique, Fiction
Éditeur: Feedbooks
Publié: 1845-02-13T05:00:00+00:00


XLII – Monsieur Bertuccio.

Pendant ce temps le comte était arrivé chez lui ; il avait mis six minutes pour faire le chemin. Ces six minutes avaient suffi pour qu’il fût vu de vingt jeunes gens qui, connaissant le prix de l’attelage qu’ils n’avaient pu acheter eux-mêmes, avaient mis leur monture au galop pour entrevoir le splendide seigneur qui se donnait des chevaux de dix mille francs la pièce.

La maison choisie par Ali, et qui devait servir de résidence de ville à Monte-Cristo, était située à droite en montant les Champs-Élysées, placée entre cour et jardin ; un massif fort touffu, qui s’élevait au milieu de la cour, masquait une partie de la façade, autour de ce massif s’avançaient, pareilles à deux bras, deux allées qui, s’étendant à droite et à gauche, amenaient à partir de la grille, les voitures à un double perron supportant à chaque marche un vase de porcelaine plein de fleurs. Cette maison, isolée au milieu d’un large espace, avait, outre l’entrée principale, une autre entrée donnant sur la rue de Ponthieu.

Avant même que le cocher eût hélé le concierge, la grille massive roula sur ses gonds ; on avait vu venir le comte, et à Paris comme à Rome, comme partout, il était servi avec la rapidité de l’éclair. Le cocher entra donc, décrivit le demi-cercle sans avoir ralenti son allure, et la grille était refermée déjà que les roues criaient encore sur le sable de l’allée.

Au côté gauche du perron la voiture s’arrêta ; deux hommes parurent à la portière : l’un était Ali, qui sourit à son maître avec une incroyable franchise de joie, et qui se trouva payé par un simple regard de Monte-Cristo.

L’autre salua humblement et présenta son bras au comte pour l’aider à descendre de la voiture.

« Merci, monsieur Bertoccio, dit le comte en sautant légèrement les trois degrés du marchepied ; et le notaire ?

– Il est dans le petit salon, Excellence, répondit Bertuccio.

– Et les cartes de visite que je vous ai dit de faire graver dès que vous auriez le numéro de la maison ?

– Monsieur le comte, c’est déjà fait ; j’ai été chez le meilleur graveur du Palais-Royal, qui a exécuté la planche devant moi ; la première carte tirée a été portée à l’instant même, selon votre ordre, à M. le baron Danglars, député, rue de la Chaussée-d’Antin, n° 7 ; les autres sont sur la cheminée de la chambre à coucher de Votre Excellence.

– Bien.

– Quelle heure est-il ?

– Quatre heures. »

Monte-Cristo donna ses gants, son chapeau et sa canne à ce même laquais français qui s’était élancé hors de l’antichambre du comte de Morcerf pour appeler la voiture, puis il passa dans le petit salon conduit par Bertuccio, qui lui montra le chemin.

« Voilà de pauvres marbres dans cette antichambre, dit Monte-Cristo, j’espère bien qu’on m’enlèvera tout cela. »

Bertuccio s’inclina.

Comme l’avait dit l’intendant, le notaire attendait dans le petit salon.

C’était une honnête figure de deuxième clerc de Paris, élevé à la dignité infranchissable de tabellion de la banlieue.



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