Hommes et femmes au Moyen Âge by Histoire du Moyen Age

Hommes et femmes au Moyen Âge by Histoire du Moyen Age

Auteur:Histoire du Moyen Age [Age, Histoire du Moyen]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Armand Colin
Publié: 2013-01-22T23:00:00+00:00


1.4. Hommes et femmes dans les confréries

Le mouvement confraternel connaît un essor considérable à partir du xiiie siècle. Les confréries protègent ceux et celles qui sont inclus en son sein, leur offrent des liens de solidarités face aux « malheurs des temps », sous le patronage du Saint-Esprit, de la Vierge ou d’autres saints, patrons de paroisse ou de métier. Fondées à des fins cultuelles ou caritatives, elles sont vues comme une réponse à l’aspiration des laïcs à mener une vie religieuse plus active et plus autonome mais aussi comme la manifestation de la forte organisation des métiers et l’expression d’un fort sentiment communautaire. Les statuts des confréries insistent toujours sur l’égalité entre les membres qui doivent être comme des frères, le lien « fraternel » étant au Moyen ge la forme idéal du lien social. Le vocabulaire désignant le plus fréquemment l’association est con(fraternitas) ou confratria. Elle propose un brassage social, offre un lieu de rencontre entre groupes sociaux et entre les sexes. À l’image de la structure familiale, les confréries sont donc mixtes. Cependant, les femmes sont exclues « logiquement » des confréries au recrutement strictement clérical et sont peu représentées dans les confréries de métiers. En revanche, elles sont nombreuses dans les confréries de dévotion où leur nombre avoisine et dépasse parfois celui des hommes. En 1323, on compte 73 femmes dans la confrérie de San Lorenzo de Settimo à l’ouest de Florence. Les matricules de la confrérie de la Misericordia Maggiore à Bergame recensent 1 730 femmes entrées de 1265 à 1339. À la confrérie de Notre-Dame de Montperroux en 1373 et à Saint-Nicolas de Caen en Normandie en 1487, elles représentent 51 % des « confrères », à Sainte-Croix de Chalon-sur-Saône en 1489 et à Saints-Pierre-et-Paul de Langres, 46 %, à celle du Saint-Sacrement de Langres, 43 %, à celle de Saint-Nicolas d’Angers, 41 % et à celle de l’Assomption de Gisors, 39 %.

Les membres féminins des confréries sont majoritairement des épouses inscrites avec leur mari. La Grande Confrérie de Notre-Dame aux prêtres et aux bourgeois de Paris, réticente à l’entrée de femmes dans ses statuts de 1220, accepte finalement dix ans plus tard d’ouvrir ses portes à 50 bourgeoises qui désirent y être admises « pour suivre leurs maris ». La première à y entrer est la reine Blanche de Castille. Mais on trouve également, en plus petit nombre (10 à 20 % de l’ensemble), des femmes seules, veuves, jeunes filles, célibataires ou orphelines. Dans la confrérie Mère-de-Miséricorde de Bartfa en Hongrie, de 1483 à 1511, où le taux de féminité varie entre 55 et 65 %, les trois quarts des femmes apparaissent seules. En 1373, les veuves représentent au moins 10 % des membres de la confrérie Notre-Dame de Montperroux et, en 1487, 17 % de celle de Saint-Nicolas de Caen. Il arrive que certaines associations demandent aux membres féminins des cotisations annuelles moitié moindre : 10 heaumes au lieu de 20 dans la confrérie de Floreffe dans le comté de Namur. Faut-il



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