Rumeurs by Anna Godbersen

Auteur:Anna Godbersen [Godbersen, Anna]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2013-02-06T04:55:07+00:00

Sur ces mots, il se leva et s'approcha des bay-windows qui donnaient sur la rue. Il frappa contre une vitre. Diana aperçut une voiture privée qui attendait. Quelques minutes plus tard, le valet de Snowden allumait un feu. Les pensées de Diana étaient trop dispersées, à ce moment précis, pour s'étendre sur la façon singulière dont Mr Cairn avait fait venir le bois. Le valet était habillé presque comme son maître, en pantalon brun rustique et en gilet de cuir noir usé, mais la chemise de Snowden était en soie gris ardoise, au lieu d'un coton épais et fonctionnel, et il portait à son poignet un bracelet d'or qui brillait à la lumière.

- Voilà, déclara son hôte quand le feu ronfla sous le grand manteau de marbre.

Diana en fut réchauffée, mais l'élévation de la température ne suffit pas à détourner ses pensées de leur centre d'attraction.

- Évidemment, il y a bien d'autres choses dont vous avez besoin dans cette maison. J'y veillerai. Mais pour l'heure, je dois voir votre mère.

Diana leva à regret les yeux de ses mains croisées sur ses genoux. -Ah?

- C'est de la plus haute importance.

- Quoi donc ?

- Que je voie votre mère.

- Oh!

Diana se leva, quelque peu surprise que ses pensées aient vagabondé si loin en présence de sa tante et d'un proche de la famille.

- Eh bien. . continua-t-elle pour se donner le temps de la réflexion, mais sans savoir exactement ce qu'elle allait dire.

- Je ne pense pas que Mrs Holland se sente assez bien pour cela, intervint Edith en lissant les manches de sa robe en soie prune sur les bras de son fauteuil capitonné.

- Je vais aller voir si elle se sent assez bien pour s'entretenir avec vous, enchaîna Diana avant que Snowden ne puisse dire quoi que soit d'autre.

C'était une occasion de quitter la pièce, et elle avait l'intention de la saisir.

- Merci, dit Snowden en s'inclinant discrètement.

Diana trouva sa mère dans la même position que la dernière fois. Elle était au lit, les rideaux étaient tirés, et sa tête reposait sur une pile d'oreillers. Mais elle avait fait l'effort d'arranger vaguement ses cheveux sous sa coiffe de veuve. Ses yeux étaient ouverts.

–

Qu'y a-t-il, Diana ? dit-elle avec un étonnement non feint.

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