Profession musicologue by Nattiez Jean-Jacques

Profession musicologue by Nattiez Jean-Jacques

Auteur:Nattiez, Jean-Jacques [Nattiez, Jean-Jacques]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Essai, Canada / Québec, Musique
Éditeur: Blondie - La Gang
Publié: 2011-09-18T22:00:00+00:00


Pour être complet, il me faudrait préciser que Strobel, en affirmant que l’entrée du Journal citée plus haut, celle du 18 avril 1882, concernait le « Porazzi-Thema » s’est trompé. L’œuvre dont il est alors question était placée dans le Journal que Strobel n’a jamais consulté intégralement et il s’agit de la mise en musique d’un poème de Wagner à Peter Cornelius datant du 13 novembre 1861. Il est une autre erreur possible que Strobel n’a pas faite, car il ne pouvait avoir, à l’époque, accès à ce document : le 20 mars 1882, le lendemain du jour où il quitta Palerme, Wagner envoya à la comtesse Tasca une mélodie de 22 mesures, en do majeur, dont il existe également une esquisse monodique, et qui porte la mention « Tempo di Porazzi », mais elle n’a rien à voir musicalement ni avec la pièce en la bémol majeur, ni avec la vraie Mélodie des Porazzi.

L’erreur de Strobel aura donc été de confondre la pièce en la bémol majeur avec la Mélodie des Porazzi (et même avec une pièce de 1861) et d’avoir attribué à la première des témoignages de Cosima qui se rapportent à la seconde, et donc d’en avoir tiré des conclusions erronées quant au titre et à la date de cette pièce, ce qui est musicologiquement assez grave, on en conviendra. Dans ce qui suit, j’utilise non seulement les rectifications apportées par Manfred Eger et le WWV, mais aussi de précieuses informations qui concernent des documents qui ne sont pas signalés dans ces deux publications et qui m’ont été obligeamment fournies par Gudrun Föttinger, responsable de la photothèque des archives Wagner, et à qui je dois la transmission des trois documents reproduits dans ce chapitre.

Le manuscrit de la pièce a été donné à Toscanini le 22 juillet 1931 par Eva Chamberlain, comme l’atteste une lettre autographe où elle écrit : « Remettant entre vos mains ce souvenir sacré de mes parents, je suis convaincue de ne pouvoir le donner à une personne qui en soit plus digne que vous. » Les archives en avaient conservé un fac-similé, mais il ne faut pas le confondre ni avec la photocopie que cite le WWV, ni avec le manuscrit de la pièce en la bémol majeur (fac-similé dans l’exemple 2) qui fut acquis par les archives Wagner en 1992, car, à la différence de cette photocopie et de l’original, ce fac-similé, reproduit pour la première fois par Strobel, ne contient pas l’importante note manuscrite d’Eva Chamberlain que l’on peut lire ici dans l’exemple 2 : « Feuille de dédicace à Maman placée dans la partition [Partitur] de Parsifal, Palerme, 25 décembre 1881, Eva Cha mberlain-Wagner. » Soulignons que, en parlant de « Partitur », Eva Chamberlain désigne le manuscrit de la partition d’orchestre de Parsifal. L’accès à l’original permet d’ajouter un point important à la description du manuscrit : tout comme les corrections de l’esquisse présentée à l’exemple 3, la mise au propre de la pièce en la bémol majeur est, comme la partition manuscrite de Parsifal, écrite à l’encre violette.



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