Desperate Rock Wives by Pierre Mikaïloff

Auteur:Pierre Mikaïloff
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Fetjaine
Publié: 2012-08-15T00:00:00+00:00

Bio express Mick Jagger

Il naît et grandit à Dartford, une petite ville située à une vingtaine de kilomètres de Londres. Fils d’une coiffeuse et d’un professeur d’éducation physique, sa première ambition est d’exercer la profession de son père. De l’aveu même de sa mère, il est alors le membre de la famille qui s’intéresse le moins à la musique.

À 11 ans, ses professeurs le décrivent comme bon élève et intelligent, ce qui lui vaut d’être admis dans la filière classique, celle qui, dans le système scolaire britannique, ouvre les portes de l’université. À l’inverse, son ami d’enfance, Keith Richards, est impitoyablement orienté vers l’enseignement technique.

Jagger aurait pu devenir politicien ou homme d’affaires si, à 12 ans, il n’avait effectué un job d’été sur une base américaine de l’OTAN où un cuisinier noir l’initie au blues et au rhythm’n’blues. Son caractère élitiste le pousse irrésistiblement vers ces musiques qui ne touchent qu’une minorité de teenagers anglais. Dans la partie ouvrière de la ville, Keith Richards découvre les mêmes disques, à la différence que lui ne se soucie pas d’élitisme.

Avec Keith et Brian Jones, il monte le groupe le plus décadent que la Grande-Bretagne ait connu. Négatif parfait des gentils Beatles, son gang répandra un parfum de stupre sophistiqué sur la scène pop des sixties et au-delà.

Dans les années 1970, Jagger déclare à qui veut l’entendre que le rock l’ennuie, que le barnum Rolling Stones n’est guère sérieux et ne durera plus très longtemps… Quarante ans plus tard, Mick est toujours dans le business.

Qu’il le veuille ou non, c’est en tant que chanteur des Stones que le public le connaît et l’apprécie. Le moins que l’on puisse dire est que ses tentatives de diversification n’ont pas été de franches réussites. Sa carrière d’acteur et ses albums solo ne sont pas restés dans les mémoires, et son dernier projet en date, l’assommant « supergroupe » SuperHeavy (avec Damian Marley, Dave Stewart, etc.), porte hélas trop bien son nom.

Contrairement à Keith, Mick n’a pas écrit d’autobiographie, bien qu’un contrat ait été signé il y a quelques années. Il est probable que celui qui n’a jamais supporté d’arriver second ait été traumatisé par le succès mondial des mémoires de Keith, Life, parus fin 2010.

Avec le temps, le personnage de Mick Jagger a gagné en profondeur. Son combat désespéré pour retarder les ravages du temps révèle sa fragilité et lui donne une dimension tragique. Au fond de lui, il reste quelque chose de ce gamin de Dartford qui voulait chanter le blues. Le vrai Mick Jagger apparaît lorsqu’il sort son harmonica. Un garçon qui arrache de telles notes à son instrument – et qui a écrit tant de chansons extraordinaires – ne peut être foncièrement mauvais.

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