Politique du Rebelle by Michel Onfray

Politique du Rebelle by Michel Onfray

Auteur:Michel Onfray [Onfray, Michel]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Français, Politique
ISBN: 9782246780403
Google: 2HTO0TANaFAC
Éditeur: Grasset
Publié: 1997-09-23T22:00:00+00:00


On connaît l'arc de l'édifice foucaldien avec d'une part l'annonce de la mort de l'homme *, de l'autre, la condamnation de l'humanisme classique. Que de cris et de malentendus, de procès d'intention et d'erreurs d'interprétation sur ces deux questions ! D'aucuns, la plupart anglo-saxons, entre bêtise et imbécillité, malveillance ou sottise sans fond, ont mis en perspective ces deux thèses et les misères du siècle, Auschwitz et la Kolyma, Pol Pot et Yunnan. Fin du sujet? Mort de l'homme? Condamnation de l'humanisme dans la pensée? Donc charniers, camps de concentration et d'extermination, régimes totalitaires et légitimation de l'errance des intégrismes dans l'histoire; on n'aura rien épargné au philosophe en matière de lectures sommaires confinées aux magazines où se cantonnent depuis un certain nombre d'années les réflexions autorisées.

D'autres critiques, plus fines, mieux argumentées, mais tout autant désireuses d'évacuer ces pensées-là pour installer leur fauteuil dans le sens de l'histoire du jour, ont fustigé Foucault sur ces deux points en tâchant de démontrer combien, avec pareilles options théoriques, on ne pouvait fonder une philosophie politique, une théorie du droit, voire une pure et simple revendication métaphysique ou ontologique. Le sujet classique disparu, on ne peut évidemment ni fonder ni légitimer une idéologie appuyée sur les religions des droits de l'homme et de l'individualisme libéral. En revanche, la place devenue nette, on peut envisager une nouvelle figure, un nouveau droit, une nouvelle philosophie politique, voire une nouvelle intersubjectivité.

A coup sûr, en se dégageant des catégories anciennes, les modernes s'interdisaient toute possibilité de construire un ordre ancien. Mais quel intérêt auraient-ils eu à détruire ici pour reconstruire la même chose ailleurs ? Ni Foucault ni Deleuze, en nietzschéens avertis, ne sacrifient à l'éthique obligatoire de la fondation et de la légitimation qui ressortissent plutôt aux topiques kantiennes. A leurs yeux, la généalogie qui prend en compte les forces doit supplanter toute architectonique de la raison pure ou pratique.

Ni complices des tortionnaires responsables du sang versé dans ce siècle, ni kantiens avortés, pour la bonne raison qu'ils ont laissé Kant loin derrière dans une volonté délibérée et conjointe de renverser le platonisme, Deleuze et Foucault formulent tout simplement une théorie valant comme rupture épistémologique. Elle sectionne en deux ce vingtième siècle pour laisser d'un côté les tenants d'Apollon se débattre avec leur vieux monde, de l'autre, ceux qui sacrifient à Dionysos et s'évertuent à cartographier une autre réalité où la vie et le principe de plaisir ne sont pas comptés pour rien, ou pour quantités négligeables.

A destination de ceux qui auraient su lire, pourtant, Foucault a pris soin de commenter abondamment les lignes annonciatrices de la mort de l'homme dans un ensemble d'interventions où les choses sont précisées sans ambiguïté. Ni les droits de l'homme ni l'humanisme ne sont sauvés pour la bonne raison qu'ils fonctionnent sur le registre de la légitimation de l'état de fait. Rideau de fumée pratique, toile tendue entre la misère des gens et les lieux où se fomentent leur aliénation, ces deux édifices majeurs de l'entreprise bourgeoise servent à désamorcer



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