Oscar Pill - 01 - La révélation des médicus by Anderson Eli

Auteur:Anderson, Eli [Anderson, Eli]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
ISBN: 9782290057759
Éditeur: Versilio
Publié: 2009-01-01T23:00:00+00:00

Étranges rencontres

Après ce qui sembla durer une éternité pour le jeune Médicus, un choc terrible se produisit : le bateau venait de heurter une surface liquide. Oscar crut que son corps entier s’était disloqué et cassé en mille morceaux. Malgré cela, il s’était accroché de toutes ses forces au volant pendant la chute et il ne lâcha pas prise.

Par miracle, le bateau ne coula pas. Comble de tout, le moteur ne s’était pas éteint et le hors-bord chemina dans les remous et les vagues. Aveuglé par la brume de salive et assourdi par le fracas des chutes, Oscar poussa à fond sur le manche d’accélération. Le bateau bondit et finit par émerger du tumulte pour arriver dans une zone plus calme. Il ralentit sa course et accosta en douceur sur le rivage.

Il mit une bonne minute pour se remettre de ses émotions et prit le temps d’inspecter son corps : il était entier ! Il leva enfin les yeux pour explorer l’endroit où il avait échoué.

Il réalisa alors qu’il avait chuté devant l’unité de transfert. Voilà pourquoi Maureen lui avait conseillé de suivre le courant et de se laisser conduire jusqu’en bas des chutes… Il leva les yeux : cent mètres plus haut, les Sialines semblaient flotter dans les airs. Elles s’étaient refermées, et les cascades s’étaient taries après avoir formé un lac de salive souterrain devant l’unité.

Une nuée d’hommes couverts de latex, comme les Parotides, sortirent alors de l’unité de transfert et se mirent à pomper la salive dans le lac avec d’énormes machines. À l’intérieur de l’unité, les ouvriers arrosèrent les wagons remplis de nourriture qui défilaient devant eux jusqu’aux tapis roulants.

Oscar s’approcha d’un homme.

– Excusez-moi, pouvez-vous me dire s’il y a un autre moyen d’aller dans l’unité de broyage ?

L’homme s’essuya les mains dégoulinantes de salive, retira son masque et le dévisagea.

– Dis donc, petit, tu te crois à l’office du tourisme d’Hépatolia, ou quoi ? Et d’abord, qu’est-ce que tu veux y faire ?

– Je voudrais juste la traverser pour atteindre la montagne…

L’homme se raidit.

– Y a rien à faire là-bas, gamin, tu m’entends ? Rien à faire dans la montagne. Et en plus, c’est dangereux pour un môme de ton âge. Allez, retourne chez toi et laisse-moi travailler.

Oscar n’insista pas. Visiblement, ce n’était pas ici qu’il trouverait de l’aide pour se rendre à la montagne d’Hépatolia. Il finit par se dire que les indications de Maureen étaient précieuses et qu’il lui faudrait s’en souvenir à la lettre.

Il se faufila sans se faire remarquer parmi les ouvriers qui remplissaient les wagons et les poussaient, et longea le tapis roulant principal jusqu’au bout.

Arrivé devant l’ouverture, il leva la tête : tout en haut, près de la voûte, il aperçut le balcon de la salle des commandes de l’unité de broyage. Il pria pour qu’on ne le voie pas depuis ce poste d’observation, et se pencha avec précaution : les cuves se trouvaient dix mètres plus bas. Si par miracle il parvenait à sauter sans se tuer, il

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