Orcs - 02 - la légion du tonnerre by Nicholls Stan

Auteur:Nicholls Stan [Stan, Nicholls]
La langue: fra
Format: epub
Tags: - Divers
Publié: 2011-04-25T22:00:00+00:00

CHAPITRE 12

Jennesta cracha enfin le morceau.

— Je t’offre une alliance, Adpar. Aide-moi à retrouver les artefacts, et je partagerai leur pouvoir avec toi.

Le visage qui flottait à la surface du sang coagulé resta impassible.

— Sanara se mêlera bientôt de cette conversation, insista Jennesta. Vas-tu me répondre ?

— Elle ne le fait pas toujours… De toute façon, peu m’importe quelle entende ce que j’ai à te dire. C’est non.

— Pourquoi ?

— Parce que j’ai plus que ma part de problèmes à gérer. Et contrairement à toi, ma chérie, je n’ai pas l’ambition de régner sur un plus grand empire.

— Le plus grand, Adpar ! Assez pour nous deux.

— J’ai le pressentiment que partager le pouvoir, fût-ce avec ta sœur bien-aimée, ne te satisfera pas longtemps.

— Dans ce cas, fais-le pour nos dieux !

— Je ne vois pas le rapport.

— En élucidant le mystère des instrumentalités, nous pourrions restaurer la foi ancienne et éradiquer l’absurde divinité unique des humains.

— Nos dieux sont encore bien présents dans mon royaume.

Imbécile ! La corruption vous atteindra tôt ou tard, si ce n’est pas déjà fait.

— Franchement, Jennesta, ça ne me dit rien. Je ne te fais pas confiance. Et je ne te crois pas capable d’élucider quelque mystère que ce soit.

— Donc, tu comptes chercher les instrumentalités de ton côté ?

— Ne juge pas les autres en fonction de tes propres critères.

— Tu ne sais pas à quoi tu renonces.

— Au moins, je le fais sans me compromettre avec personne.

Jennesta lutta pour maîtriser sa colère.

— Très bien. Puisque tu n’es intéressée ni par un règne conjoint ni par la possession des instrumentalités, pourquoi ne me cèdes-tu pas celle que tu as ? Je suis prête à la payer très cher.

— Combien de fois devrai-je te le dire ? Je ne l’ai plus ! Elle a disparu !

— Tu as laissé quelqu’un te la dérober ? J’ai du mal à y croire.

— Le voleur a été puni. Il a eu de la chance de s’en tirer vivant.

— Tu ne l’as pas tué ? Tu te ramollis en vieillissant…

— Je me suis habituée à ta stupidité, ma chérie, mais j’ai toujours du mal à supporter ton humour.

— Si tu refuses mon offre, tu le regretteras.

— Ah oui ? Et qui me le fera regretter ? Toi, peut-être ? Tu n’as jamais réussi à me dominer quand nous étions plus jeunes, et ce n’est pas demain la veille que tu y parviendras.

— C’est ta dernière chance, Adpar, grogna Jennesta. Je ne te le redemanderai pas.

— Pour insister à ce point, tu dois vraiment avoir besoin de moi. J’en suis ravie. Mais comme tu le sais, je n’apprécie guère les ultimatums, d’où qu’ils viennent. Je ne ferai rien pour te gêner, et rien pour t’aider. À présent, fiche-moi la paix.

Cette fois, ce fut Adpar qui mit un terme à leur conversation.

De longues minutes, Jennesta resta plongée dans ses pensées. Elle s’y arracha, animée d’une résolution nouvelle.

Déplaçant un lourd fauteuil de bois sculpté et soulevant les tapis qui couvraient le sol, la souveraine mit à nu les dalles du plancher.

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