Monsieur Pickwick 1 by Dickens Charles

Monsieur Pickwick 1 by Dickens Charles

Auteur:Dickens, Charles [Dickens, Charles]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman
Éditeur: Le Livre de Poche
Publié: 2016-08-17T17:41:27+00:00


CHAPITRE XVI

TROP FERTILE EN PÉRIPÉTIES POUR ÊTRE BRIÈVEMENT RÉSUMÉ

Il n’est pas, dans toute l’année, de mois où la nature arbore un aspect plus beau qu’au mois d’août. Le printemps a bien des beautés et le mois de mai est frais et épanoui, mais les charmes de cette saison sont rehaussés par le contraste avec l’hiver. Le mois d’août ne jouit pas d’un tel avantage. Il arrive au moment où nous n’avons d’autre impression que de cieux purs, de champs verts, et de fleurs odorantes – au moment où le souvenir de la neige, du gel, des vents glacés s’est effacé de notre esprit aussi complètement qu’ils ont disparu de la surface de la terre : et pourtant quelle agréable époque ! Vergers et champs de blé retentissent du perpétuel bourdonnement du labeur ; les arbres ploient sous les denses grappes de fruits opulents qui courbent leurs branches jusqu’au sol ; et le blé, empilé en gerbes gracieuses, ou ondulant au plus léger souffle de la brise qui le caresse, teinte le paysage d’une coloration dorée. Une douceur moelleuse semble envahir la terre entière ; et l’influence de cette saison paraît s’exercer même sur le chariot dont le lent déplacement à travers le champ bien moissonné n’est perceptible que pour l’œil, sans que l’oreille soit frappée d’aucun bruit discordant.

Tandis que la diligence roule à vive allure en longeant les champs et les vergers qui bordent la route, des groupes de femmes et d’enfants, qui entassaient les fruits dans des cribles ou ramassaient les épis de blé épars, suspendent un instant leur travail et, abritant leur visage hâlé d’une main encore plus brune, contemplent les voyageurs d’un œil curieux, cependant qu’un gamin potelé, trop petit pour travailler, mais trop turbulent pour rester seul à la maison, escalade le bord du panier où on l’a déposé par mesure de prudence, en lançant des coups de pied et en poussant des cris de joie. Le moissonneur interrompt sa besogne pour rester les bras croisés à regarder le véhicule qui file sous ses yeux, et les gros chevaux de labour jettent un coup d’œil indolent à l’élégant attelage de la diligence, d’un air de dire, aussi clairement que le peut dire un regard de cheval : « Tout cela, c’est très joli à voir, mais marcher lentement sur la terre lourde d’un champ vaut tout de même mieux que s’échauffer comme toi sur une route poussiéreuse. » On jette un coup d’œil derrière soi quand on arrive au tournant de la route. Les femmes et les enfants ont repris leur travail : le moissonneur est penché une fois de plus sur son ouvrage ; les chevaux de labour se sont remis en marche ; et tous sont de nouveau en mouvement.

L’esprit bien tempéré de M. Pickwick ne pouvait échapper à l’influence d’une pareille scène. Tout d’abord tendu par la décision qu’il avait prise de dénoncer le caractère véritable du néfaste Jingle, en quelque endroit qu’il pût se livrer à ses entreprises perfides, il resta muet et méditatif, réfléchissant longuement aux meilleurs moyens d’atteindre son but.



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