Miroir, miroir by Serena Valentino

Miroir, miroir by Serena Valentino

Auteur:Serena Valentino [Valentino, Serena]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
ISBN: 9782019455552
Éditeur: Hachette Pratique
Publié: 2020-02-25T23:00:00+00:00


Chapitre XI

Adieux

Les jours passèrent. La reine sentait la main du roi dans la sienne quand elle dormait. Parfois, elle distinguait son pas dans l’escalier ou croyait l’entendre frapper à la porte de sa chambre. Elle avait même l’impression de reconnaître son rire. Elle se disait alors qu’il ne s’agissait que d’une terrible erreur et qu’il était à la maison, bien vivant. Avec elle. Mais ce moment ne durait jamais bien longtemps ; le désespoir et la réalité la rattrapaient implacablement.

Elle promettait aux dieux d’être une meilleure épouse s’ils lui rendaient son mari. Elle se sentait coupable de l’avoir humilié durant la fête du solstice d’hiver et voulait lui dire combien elle l’aimait. Il fallait absolument qu’il le sache ; elle ne pouvait supporter l’idée qu’il soit mort sans en avoir la certitude.

Le moment venu, elle fut incapable de poser les yeux sur son corps sans vie. Elle s’en remit entièrement à Verona et repoussa les préparatifs des funérailles le plus longtemps possible. Les jours – ou peut-être les semaines – passaient et elle était submergée de demandes d’informations en provenance de tous les royaumes. Des domestiques aux yeux rougis lui apportaient des piles de lettres sur des plateaux d’argent. Toute la maisonnée était en deuil. Le visage bouffi, les serviteurs passaient silencieusement dans les couloirs, un brassard noir sur la manche.

Tout le monde la traitait avec la plus grande délicatesse, comme si elle risquait de se briser à tout instant. Certains se demandaient peut-être s’il n’était pas déjà trop tard.

Durant cette période, l’Esclave du miroir ne se montra pas. Bizarrement, la reine commença à désirer sa présence. S’il pouvait tout voir dans le royaume, pourquoi ne pourrait-il pas voir au-delà des frontières ? Dans l’au-delà tout court ? Maintenant qu’elle voulait qu’il apparaisse, il demeurait hélas invisible.

Son désespoir et sa souffrance étaient immenses, mais seule Verona la vit pleurer. La reine, enfermée dans le petit salon donnant sur le jardin, la cour et le puits, regardait longuement les fleurs ondulant dans la brise. Elle pensait à son mariage. Un serviteur lui apportait du thé et de quoi se nourrir, puis revenait chercher le plateau intact un peu plus tard.

Parfois, elle avait l’impression d’apercevoir le roi sur la route. Dans son imagination, elle le rejoignait en courant et l’embrassait de toutes ses forces tandis qu’il la soulevait comme une petite fille.

Les lettres continuaient de s’accumuler.

– Ma pauvre enfant !

Une femme d’un certain âge se tenait sur le seuil du petit salon. Ses cheveux argentés étaient relevés en deux gros chignons de part et d’autre de son visage et ses yeux étaient pleins de larmes et de compassion. Qui était-ce donc ? Un ange venu la chercher ?

Puis un visage familier fit son apparition : l’oncle Marius. La femme était donc sûrement la tante Viviane.

La reine se leva et Marcus la serra fort contre lui. Il était si réel et affectueux. Elle se sentit à l’abri dans ses bras et crut que son cœur allait se briser devant tant de bonté.

– Bonjour mon oncle.



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