Lucy et le royaume des morts by Aurélien Levray

Auteur:Aurélien Levray [Levray, Aurélien]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
Publié: 2016-10-30T23:00:00+00:00

Le lendemain du huitième jour, le jovial tavernier vint nous réveiller aux aurores en nous informant qu’il avait finalement rassemblé tout ce dont nous aurions besoin pour effectuer dans les meilleures conditions notre périple jusqu’au château des Résidents. Il avait fermé la taverne pour la journée et nous annonça que notre départ se ferait le soir même, au coucher du soleil.

Ce jour-là, il mit les petits plats dans les grands et nous prépara le plus somptueux petit-déjeuner qu’il nous ait été accordé de déguster depuis notre arrivée. Pancakes, gaufres, pâte à tartiner et fruits recouvraient la table de la cuisine sur toute sa longueur. Après ce festin matinal, nous prîmes le chemin de la douche les bras chargés de nouveaux vêtements offerts par Gros Bill.

Britani et moi avions un ensemble identique, composé d’une épaisse tunique marron à porter sur une paire de leggings noirs en laine et d’une veste kaki rappelant le style militaire. Elle était agréablement chaude au toucher et munie de poches bien plus pratiques que trois sacs à dos réunis. Randall, quant à lui, tenait dans ses mains un pantalon sombre ressemblant à un jean et un gros pull gris foncé.

— J’échange ma tenue de fille contre ton super pantalon, si tu veux ! lui proposai-je en riant.

— Je pense que je vais passer mon tour pour cette fois… désolé, Lucy ! s’excusa-t-il avec un sourire avant de prendre la direction de la salle de bains.

— Il faudra bien que tu abandonnes un jour tes vêtements de garçon manqué, Lucy ! s’exclama Brit.

— Oui, bon… j’aurai essayé au moins… grommelai-je.

— Allez, va vite te laver ! C’est peut-être notre dernière journée à la taverne. On doit en profiter, lança Brit en disparaissant de mon champ de vision.

J’étais impressionnée par le calme de mon amie. Gros Bill venait de nous annoncer que notre départ était imminent, et malgré tous les dangers qu’il avait évoqués, elle n’avait rien perdu de sa bonne humeur. Après tout, peut-être s’était-il trompé ? À mes yeux, il ne faisait toujours aucun doute que Brit était une personne solide qui avait la faculté de s’adapter à toutes sortes de situations.

À cet instant, je ne pus m’empêcher de repenser à ses paroles de la veille. Mes camarades entraient indubitablement dans la catégorie des familles heureuses, et c’est en partie à cause de mes choix qu’ils risquaient de pénétrer dans la section maudite qui jusqu’ici ne concernait que moi. Il fallait absolument que je mette tout en œuvre pour leur restituer ce bonheur volé et essayer par la même occasion de reconquérir le mien.

Une fois lavés et habillés, nous descendîmes rejoindre Gros Bill qui nous attendait derrière le bar. Il avait déposé trois sacs devant lui, solidement fermés et qui avaient l’air bien trop lourds à mon goût. Toutefois nous ne partions pas en vacances, loin de là. Nous savions que le voyage serait périlleux avant d’atteindre notre but, ce qui impliquait bien sûr d’emporter de nombreuses provisions.

— Asseyez-vous ici, mes petits amis, je vais vous

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