LES CINQ FILLES DE Mrs BENNET by Jane Austen

LES CINQ FILLES DE Mrs BENNET by Jane Austen

Auteur:Jane Austen [Austen, Jane]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Pride and prejudice
Éditeur: Ebooks libres et gratuits
Publié: 2011-01-13T16:00:00+00:00


XXXVI

Si Elizabeth, lorsqu’elle avait pris la lettre de Mr. Darcy, ne s’attendait pas à trouver le renouvellement de sa demande, elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle pouvait contenir. On se figure l’empressement qu’elle mit à en prendre connaissance et les sentiments contradictoires qui l’agitèrent pendant cette lecture. Tout d’abord, elle trouva stupéfiant qu’il crût possible de se justifier à ses yeux. Elle était convaincue qu’il ne pouvait donner aucune explication dont il n’eût à rougir, et ce fut donc prévenue contre tout ce qu’il pourrait dire qu’elle commença le récit de ce qui s’était passé à Netherfield.

Elle lisait si avidement que, dans sa hâte de passer d’une phrase à l’autre, elle était incapable de saisir pleinement le sens de ce qu’elle avait sous les yeux. La conviction affirmée par Darcy au sujet de l’indifférence de Jane fut accueillie avec la plus grande incrédulité, et l’énumération des justes objections qu’il faisait au mariage de Bingley avec sa sœur l’irritèrent trop pour qu’elle consentît à en reconnaître le bien-fondé. Il n’exprimait aucun regret qui pût atténuer cette impression ; le ton de la lettre n’était pas contrit mais hautain ; c’était toujours le même orgueil et la même insolence.

Mais quand elle parvint au passage relatif à Wickham, quand, avec une attention plus libre, elle lut un récit qui, s’il était vrai, devait ruiner l’opinion qu’avec tant de complaisance elle s’était formée du jeune officier, elle ressentit une impression plus pénible en même temps que plus difficile à définir. La stupéfaction, la crainte, l’horreur même l’oppressèrent. Elle aurait voulu tout nier et ne cessait de s’exclamer en lisant : « C’est faux ! c’est impossible ! Tout cela n’est qu’un tissu de mensonges ! » et lorsqu’elle eut achevé la lettre, elle se hâta de la mettre de côté en protestant qu’elle n’en tiendrait aucun compte et n’y jetterait plus les yeux.

Dans cet état d’extrême agitation, elle poursuivit sa marche quelques minutes sans parvenir à mettre du calme dans ses pensées. Mais bientôt, par l’effet d’une force irrésistible, la lettre se trouva de nouveau dépliée, et elle recommença la lecture mortifiante de tout ce qui avait trait à Wickham, en concentrant son attention sur le sens de chaque phrase.

Ce qui concernait les rapports de Wickham avec la famille de Pemberley et la bienveillance de Mr. Darcy père à son égard correspondait exactement à ce que Wickham en avait dit lui-même. Sur ces points les deux récits se confirmaient l’un l’autre ; mais ils cessaient d’être d’accord sur le chapitre du testament. Elizabeth avait encore présentes à la mémoire les paroles dont Wickham s’était servi en parlant du bénéfice. Il était indéniable que d’un côté ou de l’autre, elle se trouvait en présence d’une grande duplicité. Un instant, elle crut pouvoir se flatter que ses sympathies ne l’abusaient point, mais après avoir lu et relu avec attention les détails qui suivaient sur la renonciation de Wickham au bénéfice moyennant une somme aussi considérable que trois mille livres sterling, elle sentit sa conviction s’ébranler.



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