Le ruisseau des singes by Biographies

Le ruisseau des singes by Biographies

Auteur:Biographies [Biographies]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Venez dîner chez moi… à L’Orangerie

J’ai créé le restaurant L’Orangerie à peu près à cette époque. Jamais je n’aurais imaginé acheter un restaurant, mais l’idée me vint à force de jouer tous les soirs au théâtre. Après chaque représentation, la grande question se posait : « Où pourrions-nous aller dîner ? » Après avoir été dans un état d’excitation et d’énervement pendant deux heures, il faut décompresser, on ne peut pas rentrer chez soi tout de suite. J’aimais aller à La Régence, près du Palais-Royal, où tous les acteurs se retrouvaient le soir. Il y avait Jean Le Poulain, Jacques Charon, Robert Hirsch. On rigolait, on se détendait. Puis La Régence ferma ses portes. Aujourd’hui, il n’existe plus vraiment de rendez-vous d’amitiés.

J’avais gardé quelques contacts avec Ariette, la danseuse amoureuse d’Alain Delon, pour qui nous avions fait le voyage apocalyptique à Salzbourg lors du tournage de Christine. Elle venait souvent chez moi. Un jour, elle me présenta son boy. C’était un garçon plus jeune qu’elle, enjôleur, le regard malin, très rusé. Il avait fait quelques petits métiers, travaillé Chez Régine comme barman, puis dans un restaurant. Un jour, alors que nous réfléchissions à un endroit où aller déjeuner, ce jeune garçon nous proposa de préparer un menu rapide à la maison. Nous le laissâmes faire et il nous servit un repas absolument délicieux. Bien meilleur que ce que je mangeais régulièrement au restaurant. À partir de rien, il faisait des merveilles. Il avait le don. Évidemment, il prit l’habitude de nous faire la cuisine jusqu’au jour où je lui parlai sérieusement : « Gérard, tu as de l’or dans les mains. Tu devrais tenir un petit restaurant, je t’aiderai s’il le faut, mais tu dois faire profiter les autres de ce talent inné. »

Il choisit la ville de Cannes pour ouvrir son établissement. J’y amenai tout le monde, de Noureev à Eddie Barclay. Très vite on s’y bouscula et l’endroit ne désemplit pas. Tout était de bon goût, soigné, excellent. Un jour, il me proposa : « Et si nous ouvrions un restaurant à Paris ? »

J’étais un peu sceptique. Delon avait tenté l’expérience d’un restaurant à Nice qui n’avait pas très bien marché. Cela m’avait refroidi. Un peu plus tard, Gérard revint à la charge : « J’ai trouvé un endroit à Paris, sur l’île Saint-Louis. C’est un bougnat, une salle tout en longueur, un lieu plutôt vieillot, mais on peut l’arranger et en faire quelque chose. »

C’était un vieux bistro du début du siècle, sans le charme du passé. Michel, mon ami, était décorateur, il vit tout de suite qu’on pouvait faire de ce couloir sombre un restaurant charmant. Et c’est ce qu’il fit. Il cassa tout à l’intérieur, changea la façade, nettoya et couvrit la petite cour qui était derrière le café pour agrandir la salle. J’ai travaillé un peu plus, demandé l’aide d’une banque et, en 1966, j’ai acheté l’affaire. Gérard s’associa à moi. Michel trouva le nom, L’Orangerie, et je dénichai les tableaux. Et, bien sûr, Gérard s’occupa de la cuisine.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.