Le Royaume des Sept Tours by Arthur Ténor

Le Royaume des Sept Tours by Arthur Ténor

Auteur:Arthur Ténor [Ténor, Arthur]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2015-08-19T22:00:00+00:00


23

« ADIEU, À TOUT À L’HEURE »

Je m’attendais à ce que la vision d’une elfe de la forêt d’Émeraude, chevauchant en croupe un équined avec un cavalier litith, attire la curiosité… Point du tout ! Dans l’effervescence de la bataille qui s’annonçait, civils et soldats n’avaient d’attention que pour eux-mêmes, c’est-à-dire leur survie ou leur préparation suivant les cas, parfois les deux. Nous avons longé des camps militaires où l’on montait des tentes en hâte, par cercles de cinquante. Des essaims de charpentiers s’activaient à assembler des machines de guerre, essentiellement des catapultes, dont certaines avaient des proportions gigantesques. Nous avons contourné des champs sur lesquels s’entraînaient au combat des régiments entiers de soldats. Pour la plupart, leur uniforme était constitué d’une armure de cuir très épais et d’un casque de fer à nasal, orné au front d’un à cinq médaillons dorés, suivant le grade. Mon regard fut particulièrement attiré par de fiers guerriers montés sur de grands équineds gris. Il s’agissait des chevaliers-seigneurs, une cavalerie d’élite que tout distinguait du reste de la troupe : leur armure métallique et colorée (le plus souvent rouge ou bleu nuit), leur armement diversifié (épées longues, svilths accrochés à la selle, hachettes ou dagues sur les cuisses, pointes aux coudes et aux genoux), leur casque à nasal finement ciselé de calligraphies magiques de protection.

Un peu plus tard, sur une route, nous avons croisé un groupe de cavaliers litiths. Mon cœur se serra, bien que je n’en reconnusse aucun. Ils s’arrêtèrent, étonnés de mon costume qui ne collait pas tout à fait avec mon maintien. Deux d’entre eux, persuadés que j’étais un espion, eurent le réflexe de tirer l’épée. Leurs équineds, par contre, adressèrent à Armaintho des hennissements et de petits grognements amicaux. M’efforçant de paraître détendu, je me présentai puis expliquai pourquoi, bien qu’étranger, je portais une tenue litithe. À mon grand soulagement, l’un d’eux révéla qu’il avait entendu parler de moi, ce qui permit d’alléger singulièrement l’atmosphère. Dans mon dos, Lizlide se décrispa.

— Je vais essayer de rentrer chez moi aujourd’hui, repris-je, même si les circonstances m’incitent plutôt à rester. Ergonthe est-il bien arrivé à Olsomathe ?

— En quoi cela vous intéresse-t-il puisque vous quittez le royaume ? répliqua l’un des cavaliers.

Leur méfiance était compréhensible. Je devais me justifier :

— S’il y est et qu’il doive y rester un certain temps, j’aimerais le savoir. Ce n’est pas pour moi – nous nous sommes déjà dit adieu –, mais pour cette elfe de la forêt d’Émeraude. Après mon départ, elle se retrouvera seule. Si je sais qu’elle peut compter sur la protection des Litiths, je partirai plus tranquille.

Les cavaliers approuvèrent mon attitude, car elle était conforme à leur code d’honneur. Le chef du groupe prit la parole :

— Ergonthe est à Olsomathe, avec Longtothe et notre délégation. Ils y séjourneront le temps du Conseil, deux ou trois jours tout au plus.

Je les remerciai, puis nous reprîmes chacun notre route. Cette rencontre n’eut pas simplement pour effet de me rassurer sur le sort de



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.