Le danois serbe by Leif Davidsen

Le danois serbe by Leif Davidsen

Auteur:Leif Davidsen [Davidsen, Leif]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier/thriller/espionnage, Nordique
Éditeur: Folio - Policier
Publié: 2007-09-08T04:00:00+00:00


14

Vuk changea d’hôtel pour pouvoir payer comptant sans que ce soit trop voyant. Il réserva une chambre dans un petit hôtel familial du même genre situé à deux rues de là. De nouveau, il s’installa sans avoir à montrer de pièce d’identité. Après le petit déjeuner, il alla comme d’habitude au bureau de poste de Købmagergade. Il portait des lunettes noires et marchait vite, par ce temps frais de fin d’été qui s’engageait lentement vers l’automne. Il se demandait ce qu’il ferait s’il rencontrait des gens qu’il avait connus autrefois. Serait-il obligé de les tuer ? Ou s’en sortirait-il par de belles paroles ? Il devait prendre les choses comme elles viendraient. La probabilité d’une rencontre avec d’anciennes connaissances n’était pas énorme. Ses sorties se limitaient au strict nécessaire, mais il devait admettre que son ancien amour pour Copenhague le regagnait. Il avait envie de se promener, de reprendre possession de la ville. La capitale avait un rythme tranquille bien à elle, lent et agréable comme la circulation. Cela l’amusait d’entendre les Danois qualifier la circulation d’intense et de chaotique alors qu’elle était calme et fluide, comparée à celle de toutes les autres métropoles. Les voitures se garaient aux endroits qui leur étaient réservés au lieu d’être abandonnées, comme ailleurs, n’importe comment sur les trottoirs et dans tous les coins. Peut-être que plus de papiers traînaient dans les rues qu’il n’en traînait dans ses souvenirs. Des nids-de-poule se creusaient et l’atmosphère était étrangement immuable, dans cette ville qui ne semblait jamais grandir en hauteur mais qui restait, malgré tout, propre et bien tenue ; l’ancien quartier de Nørrebro regorgeait de cafés et de restaurants nouveaux. D’autres grandes villes s’étaient transformées à la hâte, mais Copenhague conservait un air provincial de petite ville, comme si elle n’était pas une véritable métropole. Les journaux faisaient état de crimes et d’assassinats, mais il lisait aussi les statistiques. On comptait, à Copenhague, quatorze à quinze assassinats par an : c’était le nombre des victimes qui tombaient dans un village en une heure. S’il avait eu une autre vie, il aurait pu sans problèmes vivre et demeurer là. Le ciel reflété par la mer avait une luminosité cristalline et la nuit, quand il pleuvait, les gouttes d’eau brillaient comme des perles sur les pavés et sur l’asphalte. C’était une ville curieusement silencieuse, tous les bruits s’y fondaient comme si les gens et les maisons se blottissaient dans de la ouate dès la nuit tombée. Les voix semblaient venir de très loin et les rares voitures circulaient dans un ronronnement doux de moteur bien entretenu.

Vuk prit un numéro d’attente au bureau de poste de Købmagergade, attendit son tour et demanda s’il avait du courrier poste restante. Il posa la question en anglais en montrant son passeport britannique. Il jeta un coup d’œil autour de lui, mais nul ne faisait attention à ce jeune homme bien élevé qui patientait au guichet. Kravtchov avait enfin livré la marchandise ; la femme lui tendit une enveloppe blanche portant des timbres danois mais sans nom d’expéditeur.



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