Le chant des pierres T2 by Bleuette Diot

Le chant des pierres T2 by Bleuette Diot

Auteur:Bleuette Diot [Diot, Bleuette]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2013-05-13T22:00:00+00:00


Yrmeline fixa le jeune homme de ses yeux immenses, presque trop grands. Son regard surprenant d’intensité semblait pouvoir pénétrer l’âme de Lanz pour en apprécier toute la noblesse.

Une fois encore, la jeune fille ne put se défendre d’établir la comparaison entre Christian de Viborg et Lanz. Si les deux hommes ne se ressemblaient pas physiquement, ils possédaient indubitablement le même tempérament romanesque, le même enthousiasme exalté. Une ferveur identique enfiévrait leurs paroles. Ils alliaient également l’honnêteté, la générosité et la courtoisie à une intelligence fine et subtile.

De manière fulgurante, l’évidence transperça la fille du comte de Grünewald : Malberg trouverait la mort, lui aussi, s’il s’obstinait à vouloir l’entourer et la protéger. Elle allait donc devoir l’en dissuader d’une manière ou d’une autre. Mais, au fond d’elle, son instinct lui soufflait que rien ne réussirait à le décourager. Secouant alors la tête d’un air triste et las, Yrmeline se résigna à lui parler ouvertement.

« Soit ! Si vous y tenez, un jour, je vous livrerai mes raisons, capitula-t-elle, à l’immense joie de Lanz. Mais tout ce que je vous confierai devra rester entre nous. Me donnez-vous votre parole de n’en souffler mot à personne, en dehors de messire Konwoïon ?

— Je m’y engage sur l’honneur, damoiselle. Toutefois, si vous me connaissiez mieux, vous sauriez que cette précaution s’avère inutile. »

Un sourire espiègle étira les lèvres d’Yrmeline.

« Cette garantie se révèle superflue, je vous l’accorde. En réalité, je ne vous l’ai demandée que pour la forme, afin que vous n’alliez point vous imaginer mon inaptitude à garder un secret. Les femmes ont toutes la cervelle si légère ! N’est-ce pas ce que vous pensez, Lanz ? Comme la plupart des hommes, au demeurant.

— Je vous le concède, mais j’avais tort, se défendit le jeune homme, réellement sincère. Je reconnais avoir tenu le sexe faible en piètre estime, et je dois dire que cet a priori stupide me remplit de honte, à présent. Cependant, veuillez-le croire, Yrmeline, votre extraordinaire perspicacité n’ayant cessé un seul instant de me surprendre, tous mes préjugés se sont écroulés en face de vous. Certes, j’admets avoir eu un mouvement de révolte lorsque vous m’avez ouvert les yeux, mais il n’est jamais simple de se voir ainsi confronté avec soi-même. Quoi qu’il en soit, je ne puis le nier : vous êtes indiscutablement la personne la plus sage qu’il m’ait été donné de rencontrer, hommes et femmes confondus. C’est d’ailleurs assez stupéfiant compte tenu de votre extrême jeunesse. Vous n’êtes qu’au printemps de votre vie, et pourtant, vous paraissez sans âge, comme pétrie d’une longue expérience tant la profondeur de votre discernement semble infinie. Ceci dit, j’ai croisé messire Konwoïon de Trémazan au hameau de Kuusalu, ce tantôt. Les circonstances ne m’ont pas permis de faire plus ample connaissance avec lui, pour l’instant. Néanmoins, j’ai perçu chez cet homme altruiste un esprit élevé et particulièrement clairvoyant. Ce philosophe vous aurait éclairé de ses lumières que je n’en serais pas autrement surpris.

— Vous devinez juste. Il a été mon précepteur et je lui dois tout ce que je suis.



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