La Saison des débutantes T5 : Maria la divine by Beaton M. C. & M.C. Beaton

La Saison des débutantes T5 : Maria la divine by Beaton M. C. & M.C. Beaton

Auteur:Beaton M. C. & M.C. Beaton [M.C. Beaton]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Albin Michel
Publié: 2023-10-30T08:20:55+00:00


« Diriez-vous que vous êtes un bon propriétaire terrien ? demandait Maria au duc.

– Oui, répondit-il. Mes propriétés sont toutes en bon état. Mes locataires n’ont aucune raison de se plaindre. Pourquoi me posez-vous la question ?

– Je suis passée par John Street il y a peu. Vous savez, une des rues étroites qui font la jonction entre le Strand et la Tamise. L’endroit est proprement épouvantable.

– Les endroits épouvantables ne manquent pas dans ce quartier. Qu’est-ce qui vous a menée là-bas ?

– J’étais partie faire une petite promenade en compagnie de miss Sunningdale. Nous avons été choquées par ce que nous avons vu. Façades décrépites, vitres brisées. Qu’on ose prélever un loyer aux pauvres gens logeant dans un tel trou à rats, cela dépasse mon entendement.

– Je sens une certaine animosité dans votre voix, miss Kendall. En quoi John Street me concerne-t-il ?

– Vous en êtes le propriétaire.

– Ah oui ? Eh bien, c’est peut-être vrai. Je possède de très nombreuses propriétés foncières.

– Et vous vous en fichez éperdument, le fustigea Maria. On voit bien que vous n’êtes pas contraint d’y vivre. À mon avis, pas un penny n’a été dépensé depuis des années pour entretenir cet endroit.

– Je laisse mes intendants s’occuper de ces questions.

– Un bon propriétaire, Votre Grâce, ne délègue jamais de telles questions à ses intendants.

– Et je présume que vos parents, par exemple, sont des propriétaires exemplaires.

– Oui, en effet ! s’entendit-elle répondre non sans surprise. Père possède toute une rue dans le quartier pauvre de Bath, et il veille toujours à ce que les toitures soient convenablement entretenues et les plus indigents dispensés de loyer. » Elle ressentit une onde de chaleur. Elle comprit alors que ses parents lui avaient toujours inspiré une honte absolue, et qu’il était merveilleux de leur découvrir quelques vertus.

« Alors peut-être me ferez-vous l’honneur, demain avant l’office, de me conduire à John Street afin que j’examine moi-même ce taudis. »

Il avait espéré la décontenancer, mais elle répondit calmement : « J’en serais ravie. »

Il détailla son profil en silence quelques instants tout en réfléchissant à la meilleure façon de l’irriter. « Vous ne m’avez pas demandé comment s’était passée ma visite chez vos parents, dit-il.

– J’espère que vous y avez trouvé quelque divertissement, répliqua Maria qui, ayant deviné qu’il cherchait à la déstabiliser, était résolue à n’en rien montrer.

– Ce fut une soirée assez singulière, dit-il d’un ton pensif. Il y avait un nombre très important de domestiques.

– Nous n’avons pas beaucoup de domestiques. La maison est trop petite. Ils avaient dû embaucher du personnel supplémentaire.

– Je suppose. J’espère, pour votre bien ainsi que pour celui de vos parents, que cette catin de servante en faisait partie.

– Tous nos domestiques sont parfaitement respectables. Qui est cette servante ?

– Une dévergondée répondant au nom de Sally.

– Elle en faisait partie. »

Le calme de la jeune fille commençait à l’agacer. « Dix valets de pied, de tailles diverses et portant des livrées différentes, avaient reçu pour instruction de se placer de chaque côté des marches du perron et de m’acclamer à mon arrivée, raconta-t-il.



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