La rivière de perles by Henri Vernes

Auteur:Henri Vernes [Vernes, Henri]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Aventure
Éditeur: Hachette
Publié: 2012-04-21T02:40:42+00:00

***

Pendant plusieurs minutes, Bob Morane s’était acharné de l’épaule contre les lourds vantaux. Ce fut tout juste s’il parvint à les ébranler. Finalement, essoufflé, il renonça. Se baissant, il regarda, en braquant la torche allumée, par le trou des serrures. Celles-ci étaient occupées par les clefs, tournées de l’extérieur.

— Nous avons eu tort de croire que ces forbans n’étaient que trois, dit Morane. D’autres étaient demeurés dehors. Pendant que nous nous occupions de la valise, ils nous ont enfermés dans l’usine.

— Sans doute veulent-ils nous y assiéger, supposa Nathalie.

— Je ne le pense pas. Ils savent que, demain matin, les ouvriers employés à la réfection des bâtiments nous délivreraient… À mon avis, ils veulent plutôt nous empêcher de sortir pour permettre à la police, qu’ils auront prévenue, de venir me cueillir. J’ai le collier sur moi, ne l’oublions pas…

— Et si nous trouvions une issue ?

— Je ne pense pas qu’il y en ait d’autres et, s’il en existe une, elle sera gardée. Cherchons malgré tout…

Ils eurent beau explorer l’usine, cours et bâtiments, ils ne découvrirent aucune sortie, sauf une seconde porte cochère, mais elle aussi était close, fixée à l’aide d’épaisses chaînes cadenassées. Pendant un moment, Bob envisagea de faire sauter les cadenas à l’aide d’un outil quelconque, masse ou pic, qu’il ne manquerait pas de découvrir sur les chantiers. Pourtant, il renonça à cette tentative. Il était possible, sinon probable, que cette porte fût gardée et que, en essayant de la franchir, Nathalie et lui essuieraient des coups de feu.

— Et si nous tentions de passer la muraille à hauteur de l’endroit où se trouve la Cadillac ? proposa Nat. Nous pourrions courir jusqu’à elle, mettre en marche et foncer…

— À condition que nos ennemis ne l’aient pas découverte… Et puis, considérons la hauteur du mur…

Il mesurait bien cinq mètres de la base au sommet, et sa paroi, fraîchement remaçonnée, n’offrait aucune aspérité notable.

— Et si, à l’aide de madriers et de briques, nous construisions une sorte d’escalier qui nous permettrait d’atteindre le faîte ? dit Nathalie.

— Ce serait une solution, mais cela prendrait du temps… Peut-être aussi pourrions-nous trouver une corde et un grappin… Mais cela n’empêchera pas nos adversaires de nous attendre de l’autre côté…

Bob demeura un instant songeur, puis il se décida brusquement.

— Tentons le coup !… Après tout, je ne vois pas d’autre solution… Commençons par chercher cette corde et ce grappin…

Nulle part ils ne devaient découvrir de corde assez longue, et ils allaient se résoudre à la solution de l’escalier, quand Bob fit une découverte qui, par la suite, devait se révéler providentielle.

Comme ils exploraient la cour, toujours à la recherche de cette corde et de ce grappin hypothétiques, la lumière de la torche que tenait Morane accrocha la masse d’un monstrueux camion G. M. C. Sa benne était pleine de vieilles pierres qui, sans doute, devaient être évacuées le lendemain.

— Si le moteur démarre, fit Bob avec entrain, nous aurons sans doute le moyen de sortir de ce traquenard, et en vitesse…

— Si je comprends bien, dit la jeune fille, vous voulez mener ce camion près de la muraille.

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