Le Temple du Dragon by Marianne Leconte

Le Temple du Dragon by Marianne Leconte

Auteur:Marianne Leconte [Leconte, Marianne]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
Éditeur: Mango Jeunesse
Publié: 2017-01-08T13:31:13+00:00


CHAPITRE 13

Une gorgée de vin

Tristes soldats et joyeux drilles

Pour des tonnelets de vin s’égosillent.

Dissimulés dans les sous-bois, quatre faux paysans encadrés par Brume de Rosée et Jade, déguisées en pauvresses, attendaient l’arrivée du trésor. Les guetteurs avaient posé sur le sol leurs paniers à anse pleins de cerises ainsi que leurs palanches, de longues tiges de bois qui permettaient de porter une charge à chaque extrémité.

L’espace qui s’étendait en contrebas de leur cachette ne pouvait qu’attirer l’attention d’hommes fourbus. Ils étaient de plus assoiffés et affamés. À l’heure prévue par la chamane, qui avait pris l’apparence d’une vieille femme, la charrette tirée par deux gros bœufs quitta la route et s’engagea dans la clairière. Le soleil dardait encore ses rayons implacables ; la chaleur était torride. Les dix voyageurs se laissèrent choir sous les cèdres. Ils se délestèrent de leur sabre, sortirent leurs provisions et leurs gourdes, puis s’installèrent comme s’ils allaient faire la sieste.

Quand il comprit l’intention de ses hommes, leur capitaine les houspilla :

— Fous que vous êtes ! Savez-vous où nous sommes ? En plein milieu d’un nid de serpents ! Ces montagnes sont infestées de bandits sanguinaires. Ils attaquent tous les voyageurs imprudents qui s’attardent en ces lieux. Mangez votre riz, ensuite nous repartons.

— Capitaine, plaida un garde âgé qui avait du mal à reprendre son souffle, nous sommes épuisés, passons la nuit ici. Tout est calme, et ce ne sont pas des fruits et des légumes qui vont attirer ces malandrins.

Une telle inconscience rendit l’officier fou de rage. Brandissant un grand fouet de cochet, il éructa.

— Des brutes sans cervelle, voilà ce que vous êtes ! Je n’ai aucune envie de me faire tuer par votre faute ! Si vous ne reprenez pas la route bientôt, je vous y forcerai.

— Regardez, un homme nous observe, chuchota un des gardes vautré sur un tapis de mousse.

— Ah, j’avais raison ! asséna le chef.

Il dégaina son sabre et bondit vers l’homme, qui s’enfuit à toutes jambes en direction des pentes boisées. En rejoignant le fugitif, le capitaine tomba à sa grande surprise sur une petite famille de paysans, deux femmes et quatre hommes qui se restauraient à l’ombre des arbres. Il remarqua les paniers pleins de fruits d’une belle couleur. Quand ils le virent, tous se levèrent d’un bond, saisissant leurs bâtons pour se défendre.

— Qui es-tu ? Que veux-tu ? l’apostropha la femme la plus âgée. Laisse-nous notre pauvre récolte de cerises. Nous allons au marché du village de la Stèle de Pierre pour les vendre, et nous n’avons rien d’autre pour vivre.

Devant ces pauvres gueux, la colère de l’officier s’évanouit.

— Je vous avais pris pour des brigands. Nous sommes aussi des commerçants.

— Nous pensions avoir affaire à des bandits, s’excusa la vieille. Puisque tout est clair, pouvons-nous vous offrir quelques cerises ?

— Non merci, répondit sèchement le militaire, avant de tourner les talons et de rejoindre sa petite troupe, à qui il expliqua sa méprise.

À la fois rassurés et amers, ses hommes l’accablèrent de reproches, sans s’adresser à lui mais en se parlant entre eux, comme s’il était absent.



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