La Chance De Ma Vie by Dalton Annie

La Chance De Ma Vie by Dalton Annie

Auteur:Dalton Annie [Dalton Annie]
La langue: fra
Format: epub
Tags: jeunesse
ISBN: 9782266127271
Éditeur: Pocket
Publié: 2001-01-01T23:00:00+00:00


XIV J’ai peur des mercredis

Jour après jour, je m’habituais à ma nouvelle existence. Parfois, bien sûr, mon Ancienne vie me manquait, mais plutôt pour des choses bêtes. Par exemple, je ne pouvais plus courir à n’importe quelle heure acheter un paquet de bonbons crocodiles à l’épicerie du coin.

Cependant, mon vrai problème était ailleurs : je ne savais pas comment m’occuper pendant les après-midi d’« activités personnelles ». Au début, je les passais à faire des trucs de fille : je m’occupais de mes cheveux, de mes ongles, de mes vêtements, vous voyez le genre. Mais j’ai remarqué que mes copains-copines semblaient rayonner quand ils revenaient dans leur chambre.

Non, en fait, ils rayonnaient vraiment.

Ça m’a énervée. Je me suis dit que je devais louper quelque chose ; que j’étais sûrement la seule personne de tout l’établissement à ne pas être dans le secret. A tous les coups, il y avait quelque chose qui permettait de rayonner comme ça. J’ai donc demandé aux uns et aux autres ce qu’ils fabriquaient l’après-midi.

Léo s’entraînait aux arts martiaux. Quelle surprise…

Ambre faisait de la musique. Sûrement de la harpe. Ça serait bien son genre.

Flora et Ferdy travaillaient leurs « mathématiques angéliques ». J’étais très contente pour eux, mais ça ne m’avançait pas beaucoup.

Je me suis mise à redouter les mercredis. M. Eblouissant m’a aperçue en train d’enlever les grains de sable qui se reposaient sur les hamacs. Il m’a demandé si tout allait bien. J’ai répondu que oui, évidemment. Je n’allais pas avouer combien j’étais triste à cause d’une petite après-midi de rien du tout, n’est-ce pas ? Pas à lui. Impossible.

J’ai préféré rentrer dans ma chambre pour me laver les cheveux, bien qu’ils n’en aient pas besoin. Sauf qu’au moment où j’ai pris ma bouteille de shampooing, j’ai cru entendre Mlle Rowntree me glisser à l’oreille :

– Il n’y a pas que les produits de beauté dans la vie, Mélanie !

« Pas sûr, ai-je pensé. En tout cas, dans ma vie, il n’y a pas grand-chose d’autre. »

J’étais mal. Perdue. Incapable de décider ce qu’il fallait faire.

– Au secours ! ai-je murmuré.

Je ne croyais pas que quelqu’un m’entendrait. Pourtant, peu après, j’ai eu envie de retourner sur la plage. Une envie violente, irrésistible. Une envie complètement anormale. Juste avant, j’étais en train de stresser pour une histoire d’activités personnelles ; et voilà que ma tête s’était soudain remplie de vagues et de clapotis !

Je m’étais dédoublée. Une Mélanie me disait :

– Qu’est-ce que tu mijotes, Mél ?

Et une autre insistait :

– Viens à la plage, Mél, viens tout de suite !

C’est elle qui a gagné. J’ai saisi ma veste et je me suis précipitée dehors. Je me suis dit que j’étais libre d’aller me promener sur la plage, si j’en avais envie. Et, justement, j’en avais envie.

« Genre c’est toi qui as eu cette idée, s’est moquée la Mélanie que je suis habituellement. Genre ils ne t’ont pas obligée à sortir en infiltrant ton cerveau… »

Elle n’a pas parlé longtemps : dès que j’ai senti la chaude brise aux effluves marins, les Mél se sont tues.



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