La bataille des Montbrisac T6 by ARTHUR TENOR

La bataille des Montbrisac T6 by ARTHUR TENOR

Auteur:ARTHUR TENOR [TENOR, ARTHUR]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2002-05-31T22:00:00+00:00


9

L'attaque surprise

Peu avant l’aube, tous les hommes en âge de porter une arme et qui savent se battre se rassemblent dans la basse-cour du château. Isabeau, parée de son armure dorée, sera de la bataille malgré les tentatives de son père pour la faire sagement assister au spectacle depuis le sommet du donjon.

— Et vous, maître Pirus, aurai-je aussi à batailler pour que vous acceptiez de rester à l’abri de nos remparts ? demande le seigneur qui fait forte impression dans son armure.

— Oh, non, monseigneur, vous n’aurez pas à insister, répond le vieil homme en caressant le chanfrein du cheval d’Isabeau. Je suis trop vieux pour ce genre de divertissement. Mais soyez certain que je vous regarderai de là-haut et applaudirai à chacun de vos exploits.

Le seigneur sourit. Il se sent rajeuni de dix ans et furieusement heureux ainsi entouré de ses proches, d’une garnison enthousiaste et confronté à un adversaire à sa mesure. Il se dresse sur ses étriers et lance en levant son épée :

— Compagnons, êtes-vous prêts à étripailler du scélérat ?

— Nous le sommes ! hurle la soixantaine de combattants.

Seul le Félin manque à cette vibrante ovation.

— Qu’y a-t-il, sire Yvain, je ne vous ai point entendu ? s’inquiète le vieux guerrier.

— Il fait encore trop sombre, monseigneur. Attendons encore un peu et je vous promets qu’avec le jour, c’est un ouragan qui va balayer les tentes du baron noir.

Ledit baron, de son côté, monte en selle. Autour de lui, sa troupe au grand complet l’imite dans un impressionnant concert de cliquetis.

— Mes chers soldats, nous voici aux portes de la gloire, clame-t-il. Sous peu, une terrible bataille va s’engager, la suprême bataille des Montbrisac. Lorsque nous aurons conquis mon château, aucun pillage ne sera autorisé, justement parce que c’est mon château. Et personne ne sera occis sans mon consentement, surtout pas mon frère que je veux retrouver vivant. Est-ce clair ?

— Oui, messire baron ! répondent avec force les guerriers, la main sur le cœur.

Dans un silence parfait, le baron tourne la tête vers la forteresse qui se découpe en ombre chinoise sur un ciel qui vire lentement du noir au bleu roi. Tout semble si paisible là-bas... Le vieux guerrier sourit dans sa barbe, imaginant son parent ronflant sur sa couche, sûr de lui, arrogant jusque dans ses rêves. Mais tout à l’heure, quand il se verra vaincu...

— Allons-y ! lance-t-il soudain.

De son côté, le seigneur Hugues songe à son faux frère qu’il croit en train de dormir sous sa tente, le sommeil agité de rêves de défaite. Quel sort lui réservera-t-il lorsqu’il l’aura fait prisonnier ? Le pendre par les pouces ? Lui arracher la langue pour avoir osé s’approprier le nom sacré des Montbrisac ? Non...

— J’en ferai mon bouffon ! murmure-t-il.

— Que dites-vous, mon père ? s’enquiert Isabeau à sa droite.

— Que j’épargnerai la vie de ce bouffon de baron pour le remercier de m’avoir redonné une seconde jeunesse... Messire de Bréa, n’est-il point temps ?

— Presque, monseigneur. Prions pour le salut des âmes de nos adversaires et ensuite nous irons leur tailler des surcots15 de chêne.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.