La bête du Gévaudan by Gilles Milo-Vacéri

Auteur:Gilles Milo-Vacéri [Milo-Vacéri, Gilles]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller
ISBN: 9782374535258
Éditeur: Les éditions du 38
Publié: 2018-02-28T23:00:00+00:00

*

Francis Beltrane ne trouvait plus d’arguments. Il regardait son directeur sanitaire en train de préparer un sac dans la réserve des médicaments vétérinaires.

— Je t’en prie, renonce à cette folie ! C’est trop dangereux.

Bastien Pradier se tourna vers son supérieur.

— J’en ai marre qu’on accuse tout le temps le CESL ! Tu le sais aussi bien que moi, ce ne sont pas nos loups qui font de telles horreurs. Bon Dieu ! Il ne faut pas avoir fait Saint-Cyr pour le comprendre. Et tu as vu l’état du pavillon d’accueil ? Ils n’arrêteront jamais.

Il plaça une boîte de produits anesthésiants dans une de ses poches puis il se gratta le front.

— Le fusil et les fléchettes sont passés où ?

Le directeur lui montra une armoire.

— Dans celle-ci et sous clé.

Le vétérinaire le regarda.

— Passe-moi la clé, Francis. Tu sais que j’ai raison.

Avec un soupir, il la lui donna.

— Tu ne sais même pas quelle bête tu dois traquer !

— Je m’en fous. Je vais la pister. Attends, le bestiau capable de bouffer la moitié d’un homme, ça laisse forcément des traces, des empreintes, ça doit avoir une tanière ou une planque quelque part, et tu sais que je connais le coin comme ma poche. Je finirai par le trouver. Je ne crois ni aux légendes ni aux histoires de fantômes. Bon sang ! T’as entendu la petite nouvelle de l’accueil, hier ? Elle délirait sur le retour de la bête. Mais on va où, là ? Tu réalises ? Il faut que ça s’arrête et pour l’instant ces cons de flics n’ont même pas eu le gingin de fouiller les forêts !

Pendant qu’il parlait, il fixa le fusil sur le côté du sac à dos et une boîte complète de projectiles de l’autre. Il vérifia les sangles, les serra une dernière fois et passa une seule des bretelles sur l’épaule.

— Tu dis n’importe quoi ! Ce sont des milliers d’hectares qu’il faudrait passer au peigne fin. Et c’est valable pour toi, je te signale ! Comment vas-tu t’y prendre, tout seul ?

— N’insiste pas, j’y vais. J’ai déjà pris tout le matériel nécessaire pour une semaine.

Beltrane secoua la tête.

— Tu as ton téléphone au moins ? Et dis-moi où tu vas, en cas de problème !

— Non, tu sais bien que les portables ne passent pas en forêt. En cas de problème…

Il baissa les yeux, conscient du risque téméraire qu’il prenait.

— Laisse tomber. Salut, mon vieux, et bon courage pour la suite.

Les deux hommes se serrèrent la main et Bastien quitta le CESL. Seul dans la remise, le directeur du centre resta un long moment pensif puis il prit son portable d’une main, l’autre cherchant quelque chose dans ses poches.

— Merde ! Qu’est-ce que j’en ai foutu ?

Agacé, il posa le téléphone et se fouilla. Soudain, il jura, ramassa l’appareil et gagna à grands pas son bureau. Il ouvrit un tiroir d’où il sortit une carte de visite. Il numérota et n’attendit que peu de temps.

— Lieutenant Castani ? Ici, Francis Beltrane.

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