Hugo de la nuit by Bertrand Santini

Hugo de la nuit by Bertrand Santini

Auteur:Bertrand Santini [Santini, Bertrand]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
Publié: 2016-04-15T00:00:00+00:00


Chapitre 12

Le complot

L’enfant reconnut sans peine les visiteurs.

– Hugo ! Tu es là ? N’aie pas peur ! C’est moi, Gringoire ! Le gendarme !

Le maire marchait dans ses pas, balayant d’une main tremblante les tombes avec sa lampe.

– Montre-toi, petit ! On est là ! Tu n’as plus rien à craindre !

Hugo aurait voulu se jeter dans leurs bras pour les embrasser et que ce simple contact le ramène à la vie. Mais les morts, hélas, ne ressuscitent que dans les contes ou dans les rêves. Et quand bien même il aurait pu se manifester, les deux visiteurs auraient hurlé d’horreur devant ce qu’il était devenu : un fantôme ! Son cœur s’emplit alors d’une infinie tristesse. On avait beau crier son nom, il ne serait jamais plus cet enfant que les hommes appelaient.

– Mais où a-t-il pu passer ? se lamenta le maire, rongé par l’angoisse.

– Calme-toi, Émile. On va bien finir par le retrouver !

Hugo crut discerner une troisième silhouette dans le lointain. Cette apparition raviva un souvenir d’épouvante. L’homme en noir ! Le poignard qu’il tenait dans sa main était encore humide du sang de ses parents. Ni Gringoire ni Bouffarel ne l’entendirent approcher. Hugo voulut hurler, les mettre en garde : « Attention ! Derrière vous ! »

Bouffarel sentit soudain une présence dans son dos. D’un bond, il fit volte-face en braquant sa torche sur l’assassin.

– Ah c’est vous ! lâcha le maire dans un souffle. Vous m’avez fait une de ces peurs !

– Alors ? grogna Gringoire. Où est passé ce fichu minot ?

– J’en sais rien, bredouilla l’homme en noir. Je l’ai vu tomber dans l’étang et puis plus rien. Avec un peu de chance, il s’est peut-être noyé !

– Peut-être noyé ?

Une voix venait de résonner dans le silence. Surgissant de la brume, le marquis de Balibari s’approcha de l’homme en noir, un sourire narquois aux lèvres.

– Mon cher, on ne tue pas « un peu », « peut-être » ou « à moitié ». En toute chose, il convient d’achever proprement ce que l’on a commencé. Et cet adage vaut particulièrement lorsqu’on a le projet d’assassiner une famille entière !

Joues creuses, nez en bec d’oiseau et cheveux blancs tirés en arrière, le marquis était un modèle d’élégance antipathique. Il s’accroupit pour tremper ses doigts dans une flaque de pétrole.

– Si l’enfant survit, l’assassinat de ses parents n’aura servi à rien. Le garçon héritera du domaine et nous pourrons dire adieu à ce trésor…

Il se redressa en fusillant du regard l’homme en noir.

– Nous n’aurions jamais dû vous confier le rôle de l’assassin. Si, comme je le préconisais, nous avions recruté un professionnel, nous n’en serions pas là ! Mais vous teniez tellement à les tuer vous-même ! Et j’ai cédé ! Mea culpa ! Ma mère me l’a toujours dit. Mon bon cœur me perdra !

Oscar retira sa cagoule, révélant une mine blafarde et des traits défaits. Il s’assit sur une tombe pour apaiser ses tremblements.

– À propos de meurtre, poursuivit le marquis avec un accent d’ironie.



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