Hector servadac by Jules Verne

Hector servadac by Jules Verne

Auteur:Jules Verne [Verne, Jules]
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
Publié: 2011-06-10T22:00:00+00:00


DEUXIÈME PARTIE

Chapitre I

Dans lequel on présente sans cérémonie le trente-sixième habitant du sphéroïde gallien

Le trente-sixième habitant de Gallia venait enfin d’apparaître sur la Terre-Chaude. Les seuls mots, à peu près incompréhensibles, qu’il eût encore prononcés, étaient ceux-ci :

« C’est ma comète, à moi ! C’est ma comète ! »

Que signifiait cette réponse ? Voulait-elle dire que ce fait, inexplicable jusqu’ici, la projection dans l’espace d’un énorme fragment détaché de la terre, était dû au choc d’une comète ? Y avait-il donc eu rencontre sur l’orbite terrestre ? Ce nom de Gallia, auquel des deux astéroïdes le solitaire de Formentera l’avait-il donné, à l’astre chevelu ou au bloc lancé à travers le monde solaire ? Cette question ne pouvait être résolue que par le savant qui venait de réclamer si énergiquement « sa comète » !

En tout cas, ce moribond était incontestablement l’auteur des notices recueillies pendant le voyage d’exploration de la Dobryna, l’astronome qui avait rédigé le document apporté à la Terre-Chaude par le pigeon voyageur. Lui seul avait pu jeter étuis et barils à la mer et donner la liberté à cet oiseau que son instinct devait diriger vers l’unique territoire habitable et habité du nouvel astre. Ce savant – il l’était à n’en pas douter – connaissait donc quelques-uns des éléments de Gallia. Il avait pu mesurer son éloignement progressif du soleil, calculer la diminution de sa vitesse tangentielle. Mais – et c’était la question la plus importante –, avait-il calculé la nature de son orbite, et reconnu si c’était une hyperbole, une parabole ou une ellipse que suivait l’astéroïde ? Avait-il déterminé cette courbe par l’observation successive de trois positions de Gallia ? Savait-il enfin si le nouvel astre se trouvait dans les conditions voulues pour revenir à la terre, et dans quel laps de temps il y reviendrait ?

Voilà tout d’abord les questions que le comte Timascheff s’adressa à lui-même et qu’il posa ensuite au capitaine Servadac et au lieutenant Procope. Ceux-ci ne purent lui répondre. Ces diverses hypothèses, ils les avaient envisagées, discutées pendant leur voyage de retour, mais sans parvenir à les résoudre. Et malheureusement, le seul homme qui pût vraisemblablement posséder la solution de ce problème, il était à craindre qu’ils ne l’eussent ramené qu’à l’état de cadavre ! S’il en était ainsi, il faudrait renoncer à tout espoir de jamais connaître l’avenir réservé au monde gallien !

Il fallait donc, avant toutes choses, ranimer ce corps d’astronome qui ne donnait plus aucun signe d’existence. La pharmacie de la Dobryna, bien pourvue de médicaments, ne pouvait être mieux utilisée qu’à obtenir cet important résultat. C’est ce qui fut immédiatement fait, après cette encourageante observation de Ben-Zouf :

« À l’ouvrage, mon capitaine ! On ne se figure pas combien ces savants, ça a la vie dure ! »

On commença donc à traiter le moribond, à l’extérieur, par des massages si vigoureux qu’ils eussent détérioré un vivant, et, à l’intérieur, par des cordiaux si réconfortants qu’ils auraient ressuscité un mort.

C’était Ben-Zouf, relayé par Negrete, qu’on avait



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.