Dans le lit de l'ennemi by Vaughan

Dans le lit de l'ennemi by Vaughan

Auteur:Vaughan
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Albin Michel
Publié: 2012-02-06T05:00:00+00:00


Pour la postérité, H. Gregory Thomas, homme de confiance des Wertheimer, dépose un échantillon de parfum Bourjois dans un coffre lors de l’Exposition internationale de New York en 1939.

En 1942, lorsqu’il rejoint les rangs de l’Office of Strategic Services, l’ancêtre de la CIA, Thomas admet devant ses employeurs que deux ans plus tôt il travaillait encore pour les Wertheimer et qu’il avait accompli une mission clandestine en France durant quatre mois. Jusqu’à la fin de ses jours, Thomas ne se confiera plus guère.

Ses rares intimes témoignent de sa nature secrète. L’un de ses collègues de l’OSS, Peter M.F. Sichel, expliquera ainsi à l’auteur : « Il était difficile de devenir un ami de Thomas ; une ambiance mystérieuse l’entourait, lui et son passé. Pourtant, il montrait une certaine empathie : c’était un homme imposant et érudit, mais jamais snob. »

Le détail exact de ses activités clandestines pour les Wertheimer – en particulier la manière dont il réussit à récupérer la formule du Chanel N° 5 – reste inconnu. Mais il y parvient !

Thomas n’a pas laissé de détails lorsqu’il est décédé en 1990, à quatre-vingt-deux ans ; mais Peter Sichel nous a permis de remplir quelques blancs. Pendant la guerre, Sichel, stationné au quartier général de l’OSS à Alger, puis en Europe, prend connaissance du travail de Thomas pour l’Agence, au Portugal et en Espagne. En 2005, les journalistes Bruno Abescat et Yves Stavridès, de L’Express, ainsi que Véronique Maurus du Monde, révèlent des informations supplémentaires. Abescat et Stavridès racontent que Claude Lévy, l’avocat de Wertheimer, ancien maire d’Orléans, leur a avoué : « Les prouesses accomplies par l’agent de Pierre et de Paul [Wertheimer], Gregory Thomas, et sa capacité à sortir de France de grosses quantités de jasmin à destination des États-Unis, sont dignes d’un film de James Bond335. »

Sichel pense que Thomas, lors de ses missions clandestines, utilisait des « louis d’or ou des souverains anglais336 » pour ses transactions et la rémunération de ses agents. À propos des techniques de l’OSS pendant la Seconde Guerre mondiale, Sichel écrit : « L’OSS utilisait des pièces d’or afin de financer ses missions en Europe et d’acheter des devises étrangères pour les opérations de ses agents. Une fois, j’ai même fait sortir des louis d’or cachés dans une chaussure, au milieu de mes bagages. Un costaud comme Gregory aurait pu facilement emporter cinq cents louis dans ses valises, malgré leur poids. » De nos jours, un louis d’or, en fonction de sa date d’émission, peut valoir entre huit cents et trois mille dollars. Sichel ajoute que « les francs français ne valaient pas grand-chose et Gregory avait accès à des devises en Suisse […]. [L’OSS], durant l’Occupation, est parvenue à payer des agents français en francs français avancés par d’autres. L’OSS les remboursait en déposant des sommes sur leurs comptes en Suisse ».

En 1989, dans un entretien accordé au magazine Forbes, Thomas a révélé qu’il avait « graissé la patte à des gangsters français » pour aider Jacques Wertheimer à gagner les États-Unis337.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.