modele150117 by Inconnu(e)

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Auteur:Inconnu(e) [Inconnu(e)]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2017-06-04T17:39:57+00:00


Boris avait débuté les manœuvres par des essais visant à assurer, sinon son confort personnel, du moins sa propre sécurité. N’ayant qu’une médiocre confiance dans le siège du pilote, beaucoup moins perfectionné que celui du véritable module atterrisseur de FINAMAR, il avait « bricolé » un système de harnais destiné à le plaquer automatiquement contre le siège, au moindre choc. Il ne s’attendait pas, en effet, à un atterrissage « en douceur », sans quoi ce module de secours n’aurait pas eu besoin d’airbags. En outre, il avait choisi de faire confiance à son propre corps, athlétique et robuste, sans craindre que son harnais de fortune ne l’écrasât contre le siège ou, du moins, ne lui causât des lésions physiques par trop importantes.

Et Vincent qui voulait expérimenter ce système par roulement ! dit-il, ayant pris lui aussi l’habitude de soliloquer. Je me demande si tout le monde aurait pu tenir le coup ! En tous cas, pas les filles !

Cette remarque amena à son esprit une pensée pour sa femme, qui, en bonne et fidèle épouse, devait maintenant l’attendre « à la maison ». Il en vint à souhaiter qu’elle préparât le samovar et les pirojkis(24)… mais il n’était plus temps de faire cette recommandation à la radio : les minutes, à partir de cet instant, étaient comptées ; une seule de retard et le module s’en irait atterrir dans une région sans doute trop éloignée du site initialement prévu. Les camarades du cosmonaute pourraient-ils alors le retrouver à temps, c’est-à-dire avant l’épuisement complet de sa (petite) provision d’oxygène ?

La séparation d’avec le train spatial – désormais coupé en deux – s’était déroulée sans anicroche. Puis, Borowsky s’était senti peser de plus en plus lourd. Cela ne l’inquiéta pas outre mesure : il savait alors qu’il « tombait » vers Mars, freiné par ses petits réacteurs à propergols solides. À environ 480 mètres du sol, les airbags seraient déployés pour protéger l’atterrisseur au moment de l’impact. Quelques secondes plus tard les rétrofusées du bouclier arrière arrêteraient presque le module entre 30 et 50 mètres d’altitude. Le câble du parachute serait alors coupé et la cabine tomberait au sol en chute libre.

Telle était la méthode utilisée avec les sondes-robots au début du siècle. Mais elles ne portaient pas d’équipage humain !

Soudain, une lampe rouge s’alluma, en même temps que retentissait un signal sonore.

— Karacho ! jura-t-il. L’un des réacteurs ne fonctionne plus !

Certes, d’après ses instruments de bord, cet incident ne devait pas avoir de conséquences sur son point de chute. Par contre, du fait de ce freinage encore plus limité, l’atterrissage présenterait encore moins de douceur que prévu…

Boris s’arc-bouta sur son siège, décidé à résister à la soudaine pesanteur accrue…

Choc !!!

C’était l’ouverture du parachute…

Sensation de balancement, peu agréable, nauséeuse même…

Bruit de fond dans les écouteurs. Brusque intensité calorifique dans la cabine. Sifflement évoluant de l’aigu vers le grave. Boris avait déjà vécu plusieurs rentrées dans une atmosphère planétaire mais celle-là, c’était celle de la Planète Rouge…

Le balancement se changea en trépidations de plus en plus fortes.



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