D-Day et la bataille de Normandie by Antony Beevor

D-Day et la bataille de Normandie by Antony Beevor

Auteur:Antony Beevor
La langue: fra
Format: mobi, epub
Tags: Histoire
ISBN: 9782298030198
Éditeur: Éditions France Loisirs
Publié: 2008-12-31T23:00:00+00:00


19

GOODWOOD

Après la coûteuse bataille pour le nord de Caen, les problèmes d’effectifs de l’infanterie étaient devenus la principale inquiétude de Montgomery. Les Britanniques et les Canadiens avaient désormais perdu 37 563 hommes. Sir Ronald Adam, l’inspecteur général des armées, s’était rendu en Normandie pour prévenir Montgomery et Dempsey que Londres serait à court de renforts dans les prochaines semaines.

La 2e armée de Dempsey, en revanche, ne manquait pas de chars. Elle disposait maintenant de trois divisions blindées, cinq brigades blindées indépendantes et trois brigades de chars. Si Montgomery n’abandonnait toujours pas l’idée de fixer les formations de panzers allemandes sur son front pour permettre aux Américains de percer, Dempsey, lui, était décidé à sortir de cette impasse sanglante. La tête de pont à l’est de l’Orne semblait favorable à une grande attaque blindée en terrain découvert, au sud-est, vers Falaise. Dempsey avait été extrêmement impressionné par la puissance destructrice des bombardiers lourds lors de leur attaque du 7 juillet. Curieusement, il semble n’avoir eu aucune idée de leur inefficacité sur le plan militaire.

Le 12 juillet, Dempsey convainquit Montgomery de le laisser masser les trois divisions blindées dans le secteur du 8e corps du général Richard O’Connor. À l’origine, Montgomery y répugnait ouvertement. L’idée de voir des formations de chars « en vadrouille », comme cela avait été le cas dans le désert occidental, parfois avec des conséquences catastrophiques, n’était guère pour lui plaire. Mais il se disait que, dans ces circonstances, il n’avait pas d’autre solution. Il ne tenait pas à courir le risque d’une nouvelle grande bataille d’infanterie, mais était obligé d’agir pour faire taire les critiques de plus en plus virulentes à son égard, à Londres comme au SHAEF. L’attaque sur Caen n’avait pas permis de sécuriser un périmètre suffisant pour y installer des bases aériennes et déployer la 1re armée canadienne.

Dans l’esprit de Montgomery, cette offensive constituerait surtout un violent coup de boutoir sur le front de Caen, juste avant que les Américains ne lancent l’opération Cobra à l’ouest. À défaut d’autre chose, elle empêcherait les Allemands de transférer des divisions de panzers face à la 1re armée de Bradley. On se demande encore aujourd’hui ce que Montgomery avait réellement derrière la tête. Soit il s’était soudain persuadé que cette opération allait aboutir à une grande percée, soit il s’était senti contraint de leurrer ses supérieurs pour être sûr d’obtenir les bombardiers lourds nécessaires pour creuser une brèche dans les lignes allemandes. Sur le plan politique, c’était en tout état de cause une initiative singulièrement malavisée.

Le 12 juillet, il vanta les mérites du plan de Dempsey à Eisenhower en lui affirmant qu’il offrait la possibilité d’une percée décisive. Le chef suprême, que la prudence de Montgomery désespérait, répondit avec ferveur deux jours plus tard : « C’est avec le plus grand optimisme et enthousiasme que j’envisage cette perspective. Je ne serais pas du tout surpris de vous voir remporter une victoire à côté de laquelle les “grands classiques” ressembleront à une escarmouche entre patrouilles(1). » Le 14



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