Contes et légendes des Cités disparues by Camiglieri Laurence

Contes et légendes des Cités disparues by Camiglieri Laurence

Auteur:Camiglieri Laurence [Laurence, Camiglieri]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Nathan
Publié: 2014-07-18T12:35:28+00:00


Et voici qu’un jour arrivèrent à Ys des hérauts d’armes montés sur des chevaux caparaçonnés, des pages, des écuyers et des valets et tous étaient vêtus de rouge. Qui annonçaient-ils ? À quel prince important appartenaient-ils ? La foule se massait sur le parcours de ce singulier cortège, s’étonnant, admirant, critiquant, riant en se poussant.

Soudain apparut le prince à cheval et, de la foule, partit un long cri de stupéfaction. Sachez en effet que sa barbe et ses cheveux étaient rouges et qu’il était habillé d’un justaucorps et d’une cape rouges, et qu’à mesure qu’il avançait, cette cape s’élargissait sous le souffle du vent et laissait voir chaque pli qui ressemblait à une longue flamme et chaque bouton qui était une étincelle.

Quel était ce personnage ? Qui l’avait déjà vu ? Personne ne pouvait répondre. Alors il fut nommé l’étranger.

Et l’étranger se dirigea vers le palais de Dahut. Dès qu’il fut devant elle qui se trouvait au bas de la terrasse qui dominait la ville, elle se troubla. Après lui avoir rendu son salut, elle lui dit, un peu tremblante :

— Seigneur, comment vous appelle-t-on ?

— Mon nom ? fit l’étranger en riant dans sa barbe rouge. Que vous importe, belle dame ! Vous me faites l’honneur d’être en vos domaines et, peut-être, suis-je précisément celui qui manquait à ces fêtes et à ces réjouissances qu’à mille lieues à la ronde on dit incomparables.

Alors, flattée, Dahut vint près de l’étranger et, le regardant avec douceur, elle lui dit :

— Seigneur, soyez donc le bienvenu si votre présence ici est indispensable. Je vous nommerai donc : celui que j’attendais…

— Jamais nom ne me conviendra mieux, répondit l’étranger qui s’inclina avec un mouvement de cape si large qu’il parut vouloir couvrir de son étendue rouge toute la ville d’Ys.

Cependant Dahut commanda qu’on reçût l’étranger avec tout le faste réservé à un haut dignitaire. Ce fut alors que les fêtes succédèrent aux fêtes dans un rythme de tourbillon… Toutes les dames et demoiselles avaient l’œil sur l’étranger, tant sa bonne grâce et sa beauté étaient surprenantes.

Le roi de Cornouaille se montra envers l’hôte de sa fille gentilhomme courtois. Cependant, il ne fut pas sans remarquer les mains pâles de l’étranger, terminées par des ongles pointus et recourbés, ni la petite queue qu’il dissimulait vainement sous la cape couleur de feu.

— Beau sire, lui dit un jour Gradlon, ne pourrais-je connaître le pays d’où vous venez ?

— Sire, je suis l’étranger. Je viens d’un pays où le feu est éternel et où il est très facile de se rendre, mais beaucoup moins d’en sortir.

À cela, le roi conclut qu’il n’avait peut-être pas toute sa raison et il se promit de mettre sa fille en garde.

Or Dahut était insaisissable. Parée de magnifiques atours, elle allait d’un divertissement à un autre. Une suite de jeunes courtisans la suivait. Jamais elle n’avait paru si belle, si brillante. Comment son père n’en eût-il pas été fier ? Il se disait : « Plus tard, quand l’étranger sera parti, je parlerai à Dahut comme le désire Corentin.



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