Condamné au meurtre (Un Mystère Adèle Sharp — Volume 5) (French Edition) by Blake Pierce

Auteur:Blake Pierce [Pierce, Blake]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: UNKNOWN
Publié: 2020-12-24T23:00:00+00:00

CHAPITRE DIX-SEPT

La boutique Tout pour l'Artisan était en bien meilleur état que la façade du bâtiment. L'enseigne affichait des lettres décrépites, les briques roses avaient été rouges jadis. Mais le propriétaire du magasin avait veillé à ce que l'intérieur soit irréprochable.

Adèle remarqua divers accessoires au mur. De grands fûts en bois soigneusement disposés contre le mur du fond, de petits crochets fixés à des sandows maintenaient les récipients en place de manière à pouvoir retirer ceux au bas de la pile sans faire écrouler tout l'étalage.

Adèle décela une légère odeur d’épices dans l'air, elle jeta un œil vers le comptoir, écouta le crachotement silencieux des bougies parfumées disposées autour d'une caisse enregistreuse à moitié dissimulée derrière une rangée de brochures et magazines traitant de sujets que l’on s'attendait à trouver en pareil magasin.

« Puis-je vous être utile ? » demanda la vendeuse derrière le comptoir.

La vendeuse était mince, avec de bonnes joues bien rondes. Elle souriait aimablement mais son regard passa d’Adèle à l’Agent Carter et l'Agent Renée avec un mouvement presque similaire au léger crépitement des bougies.

« J'espère bien, » dit Adèle en montrant sa carte d'identité, avant de se diriger vers le comptoir. Elle regarda d’un air distrait une breloque pour voiture — un parfum d’habitacle en forme de triangle rouge en mousse senteur ‘liqueur de fraise’ sous emballage plastique.

La vendeuse aux joues roses tressaillit, dévisagea Adèle et jeta un œil en direction des deux autres agents. « C’est encore à propos de cette femme ? »

Adèle acquiesça. « Que pouvez-vous nous dire ? »

La vendeuse secoua simplement la tête. « Comme je l'ai dit aux agents venus il y a quelques heures, je me souviens qu'elle a acheté des fournitures, je l'ai vue sortir sur le parking, mais c'est à peu près tout. »

Adèle observa la vendeuse une seconde. La femme regardait ailleurs dès qu’elle alignait deux mots, bien qu'elle semble pourtant vouloir regarder effectivement Adèle. Tic nerveux ? Malhonnêteté ?

« Vous n’avez rien remarqué d’autre ? » demanda Adèle.

La vendeuse haussa les épaules, marmonna, soupira et croisa les bras sur son uniforme d’un blanc immaculé, adoptant une posture défensive. Ses boucles d'oreilles en argent scintillaient à la lumière des bougies, elle s’éclaircit la gorge et déclara « Écoutez — je ne suis pas du genre à me mêler de ce qui ne me regarde pas. J'ai vu qu'elle avait fait tomber un des articles qu'elle avait achetés. Une carafe en verre, apparemment. Mais je devais servir d'autres clients.

- Elle l'a fait tomber ? On l’a agressée et—

- Non, non, pas du tout ! » s’exclama la jeune femme. « J'aurais immédiatement appelé la police auquel cas. Non — elle était un peu chargée avec tous ses achats. Les nouveaux clients sont comme ça, parfois. » Elle haussa les épaules. « Deux voyages au lieu d'un peuvent épargner bien du tracas. » La vendeuse opina du chef, toute contente de sa maxime empreinte de sagesse.

Adèle mima le geste, ne serait-ce que pour rassurer la caissière quant à la question qu’elle comptait lui poser.

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