City by Alessandro Baricco

City by Alessandro Baricco

Auteur:Alessandro Baricco [Baricco, Alessandro]
La langue: fra
Format: epub
Tags: 2016-03-15T11:34:48.273000-03:00 JF
Éditeur: Folio
Publié: 2013-12-03T08:00:00+00:00


19

– Allô, Gould ?

– Salut papa.

– C'est ton père.

– Salut.

– Tout va bien ?

– Oui.

– C'est quoi cette histoire de Couverney ?

– Ils m'ont invité à Couverney.

– En quel sens ?

– Ils font des recherches, là-bas. Ils veulent que j'aille travailler avec eux.

– Ça a l'air d'être une grande chose.

– C'en est une, je crois.

– Et ensuite ?

– Ensuite c'est tout, ils m'ont invité pour trois ans, ils me donnent un logement là-bas à l'université, et ils me paient deux voyages par an, pour rentrer chez moi, si j'ai envie.

– Noël et Pâques.

– Ce genre.

– Ça a l'air d'être une grande chose.

– Oui.

– C'est à l'autre bout du monde, Couverney.

– C'est loin, oui.

– Ils ne savent pas manger, là-bas, tu sais ? j'y suis allé une fois, pas à l'université, là-bas dans le coin, il n'y avait pas moyen de manger quelque chose sans que ça sente le poisson.

– Il paraît qu'il fait un froid terrible.

– Probable.

– Plus froid qu'ici.

– Ils te donneront de l'argent, non ?

– Comment ça ?

– Je veux dire, ils te paient bien ?

– Je crois que oui.

– Ça c'est une chose importante. Que dit le recteur Bolder ?

– Il dit que ça fait beaucoup d'argent pour un gamin de quinze ans.

– Non, je veux dire en général, que dit le recteur Bolder sur toute l'histoire, en général ?

– Il dit que c'est une grande occasion. Mais lui il voudrait que je reste ici.

– Ce vieux Bolder. C'est un brave homme, tu sais ? tu peux avoir confiance en lui.

– Il dit que c'est une grande occasion.

– Ça doit être comme si on t'invite à Wimbledon. Si tu joues au tennis, je veux dire.

– Plus ou moins.

– Comme si quelqu'un joue au tennis et un jour des gens lui écrivent et lui disent Nous on vous paie si vous nous faites l'honneur de venir jouer ici. Dingue, hein ?

– Ouais.

– Je suis fier de toi, fiston.

– Merci papa.

– Dingue, vraiment.

– Plutôt.

– Ta maman sera contente.

– Comment ?

– Ta maman sera contente, Gould.

– Tu vas lui dire ?

– Oui, je vais lui dire.

– Pour de vrai ?

– Oui.

– Pour de vrai ?

– Elle sera contente.

– Mais ne lui dis pas que j'y vais, je ne sais pas encore si j'y vais, je veux dire, ils viennent juste de me le demander.

– Je lui dirai qu'ils te l'ont demandé, je lui dirai juste ça.

– Oui.

– C'est que c'est une grande chose.

– Oui, explique-lui que c'est une grande chose.

– Elle sera contente.

– Oui, c'est une bonne idée, dis-lui.

– Je lui dirai, Gould.

– Merci.

– ...

– ...

– Quand penses-tu décider quelque chose ?

– Je ne sais pas.

– Tu vas devoir partir tout de suite ?

– En septembre.

– Tu as un peu de temps.

– Oui.

– C'est une grande occasion, tu ne devrais peut-être pas la laisser passer.

– C'est ce qu'ils disent tous, ici.

– Mais tu décides toi avec ta tête, d'accord ?

– Oui.

– Tu les écoutes tous, les uns après les autres, et puis tu décides toi avec ta tête.

– Oui.

– C'est ta vie qui est en jeu, pas la leur.



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