C'est bien plus qu'un jeu by Diouf

C'est bien plus qu'un jeu by Diouf

Auteur:Diouf [Diouf]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Biographie
ISBN: 9782246777212
Éditeur: Grasset
Publié: 2013-06-21T22:00:00+00:00


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Je suis arrivé à l’OM quelques semaines avant la vente de Didier Drogba à Chelsea, pendant l’été 2004. Il a été dit et écrit n’importe quoi sur l’enchaînement de ces deux circonstances. Je suis heureux de pouvoir enfin raconter toute l’histoire.

Avant d’être le président qui a vendu Didier Drogba à Chelsea, j’ai été l’agent qui l’a repéré au Mans, puis qui a accompagné son éclosion. Je l’ai connu en 1998 ou en 1999, je ne sais plus. Il jouait au Mans, mais il était plus souvent remplaçant. Avec Thierno Seydi, qui était mon collaborateur à l’époque et qui allait rester son agent, nous nous étions rendus au Mans pour rencontrer un autre attaquant, Dagui Bakari. Après le déjeuner, Thierno m’a lancé : « Il y a un autre joueur ici, plus jeune que Dagui, qui souhaiterait travailler avec nous. Je lui ai dit que j’allais voir avec toi. » Didier Drogba n’avait pas d’agent, il n’était même pas titulaire en Ligue 2.

Thierno me l’a présenté et j’ai été frappé par sa sérénité, sa mesure. Dans son attitude, rien ne dépassait. Je l’avais seulement salué, je ne m’étais engagé à rien. Mais par curiosité, en regardant un match du Mans à la télé, je l’ai vu entrer en jeu à un quart d’heure de la fin. J’ai appelé tout de suite Thierno : « Tu te souviens, le garçon que tu m’as présenté, au Mans ? Il me semble très talentueux, on le prend avec nous. »

Quelques semaines plus tard, Didier s’était blessé assez gravement au genou. Cette blessure ne nous a pas laissés insensibles : nous sommes restés en contact avec lui. Didier a dû se soigner, se battre, revenir. Le Mans ne lui faisait pas complètement confiance. A la fin de l’histoire, c’est toujours la même chose, le club manceau s’est targué de l’avoir découvert et de l’avoir lancé. C’est vrai, mais les responsables du club ne croyaient pas vraiment en Didier.

Thierno, qui s’occupait plus spécialement de lui, me donnait des nouvelles. Et pendant la CAN 2002 au Mali, un matin, j’ai reçu un coup de téléphone d’Ali Bouafia, qui était directeur sportif à Guingamp. Il m’a lancé : « Nous cherchons un attaquant. On m’a parlé de Drogba, du Mans. Qu’est-ce que tu en penses ? » Je lui ai répondu : « Si vous pouvez le prendre, prenez-le ! C’est un super joueur en devenir. »

Didier nous a appelés dans la foulée pour nous prévenir que Guingamp l’avait contacté. Il n’était pas à la CAN, il n’était pas encore international, et on a donc négocié à distance son départ avec Le Mans, qui a accepté de le vendre à Guingamp près d’un million de francs (150 000 euros). La première saison, à Guingamp, en 2001-2002, il n’était pas titulaire, mais a commencé à afficher son potentiel. Guy Lacombe a su tirer le meilleur parti de lui.

La saison suivante, associé à Florent Malouda, il a explosé. Lors de la dernière journée du championnat, en mai 2003, Guingamp avait puni Lyon, le champion, (1-4) à Gerland, où Drogba et Malouda avaient inscrit deux buts chacun.



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