Cœur de pierre by Serena Valentino

Auteur:Serena Valentino [Valentino, Serena]
La langue: eng
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

maison

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Le mariage fut célébré en un clin d’œil. Le prêtre les attendait dans sa petite chapelle blanche, et avec une certaine impatience de surcroît. Il hâta la cérémonie, leur fit signer les papiers en présence de son épouse, qui servit de témoin, et voilà, c’était fini. Il n’y eut pas de pétales de rose, pas d’embrassades, pas de gâteau. Personne n’avait même pensé à

décorer la chapelle ou au moins à préparer une brassée de fleurs pour Lady Trémaine. Il n’y avait ni amis ni membres de la famille pour les féliciter lorsqu’ils sortirent de la chapelle, devenus mari et femme. Elle avait l’impression d’être une tâche à cocher dans une liste, et se sentait remarquablement seule.

Tout ne semblait être qu’une formalité. Ce n’était pas du tout ce à quoi elle s’était attendue.

Un carrosse royal patientait à l’extérieur, à côté du leur, et Lady Trémaine se demanda, le cœur plein d’espoir, si Sir Richard n’avait pas prévu une surprise spectaculaire, finalement.

— Ah, c’est le grand-duc ! s’exclama-t-il. Venez, je vais vous présenter.

Il l’entraîna vers le carrosse, dans lequel se tenait un homme grand et mince vêtu d’un uniforme gris, avec une moustache élaborée qui évoqua à Lady Trémaine un serpent venimeux.

— Grand-duc, voici Lady Trémaine, ma nouvelle épouse.

Le duc plissa le nez, ce qui fit frémir sa moustache.

— C’est donc fait, enfin. Très bien, Monsieur. Le roi vous attend immédiatement. Je suppose que vous avez tous les papiers, signés et en ordre ?

— Oui, tout est prêt.

— Parfait. Dans ce cas, vous pouvez venir avec moi au château. J’ai été ravi de vous rencontrer, Lady Trémaine. Je transmettrai vos respects au roi, annonça le grand-duc d’un air prétentieux.

Elle tressaillit. Elle n’avait pas eu un instant pour articuler le moindre mot, encore moins pour présenter ses respects au roi, et voilà qu’elle commençait à faire mauvaise impression.

— Tout est si déroutant dans votre pays, mon amour, dit-elle.

Devez-vous impérativement enregistrer les papiers du mariage dès maintenant ? J’aimerais tant que vous rentriez célébrer notre union avec moi plutôt que vous rendre immédiatement au château.

Vu l’expression sur le visage de Sir Richard, elle comprit que

les choses n’allaient pas se dérouler ainsi.

— Si vous devez vraiment y aller, séparons-nous au moins sur un baiser.

Elle fit un pas vers lui, mais il recula d’un air embarrassé.

— Madame, je vous en prie ! Pas en présence du grand-duc.

Mortifiée, Lady Trémaine sentit le rouge lui monter aux joues.

Combien d’humiliations allait-elle devoir endurer ce jour-là ?

Rien ne se passait comme prévu. En rentrant au château, seule dans son carrosse, elle se demanda comment elle s’était retrouvée dans un tel pétrin. Elle était exténuée, son mariage avait été bâclé et son époux avait déjà commencé à chercher des excuses pour ne pas l’embrasser. Toute cette histoire ne lui inspirait rien de bon.

Elle se sentait encore plus seule qu’après la mort de son premier mari. En Angleterre, au moins, elle avait eu ses amis pour la réconforter. Ici, elle était pratiquement seule au monde.

Une fois arrivée,

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