Bob Morane T026 Tempête sur les Andes by Vernes Henri

Bob Morane T026 Tempête sur les Andes by Vernes Henri

Auteur:Vernes, Henri [Vernes, Henri]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Aventure
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 1958-01-22T23:00:00+00:00


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La Vallée du Lac Bleu, dont le fond se trouvait d’ailleurs situé au-dessous de la limite des neiges éternelles, formait une sorte de cuvette encaissée. Les rayons du soleil, réfractés par les glaces des sommets, y entretenaient une chaleur tempérée, en faisant ainsi une sorte d’oasis de verdure au sein d’un univers gelé.

Bob Morane descendait à présent le long d’une déclivité s’inclinant suivant un angle de plus de 45°. Il progressait avec de multiples précautions, non seulement pour éviter de glisser sur la neige dure, mais surtout parce que, avec son poncho bariolé, il devait se détacher nettement sur l’étendue blanche et un observateur quelconque pouvait, à tout instant, à l’aide de jumelles, l’apercevoir d’en bas.

Au bout d’une heure de cette descente laborieuse, le Français atteignit finalement la limite des rochers. Là, le froid se faisant déjà moins vif, il put se débarrasser du poncho, qu’il plia au fond de son sac. Avec ses vêtements, kaki, il devait se confondre presque totalement maintenant avec les rocs brunâtres. Cela ne l’empêchait cependant pas d’avancer avec les mêmes précautions que tout à l’heure. Le sol qu’il foulait à présent était fait de pierrailles mal en équilibre qui, à tout instant, pouvaient se détacher sous ses pas et rouler en avalanche vers le fond de la vallée. Le bruit attirerait alors immanquablement l’attention des hommes qui l’habitaient.

Il fallut cette fois près de deux heures au Français pour franchir le champ de rochers. Par moment, il s’arrêtait à l’abri d’un énorme bloc et se reposait durant quelques minutes ; ensuite, il repartait avec, sans cesse, la crainte lancinante de provoquer une chute de pierrailles. Ce fut encore cependant sans le moindre incident digne d’être noté qu’il atteignit la zone de végétation. Celle-ci, composée tout d’abord de fraylejones géants, ou séneçons, se transforma vite. Aux fraylejones se mêlèrent les cactus et les fougères arborescentes. Sur des arbustes hauts de trois mètres, poussaient des myrtilles, grosses comme les plus grosses cerises, que Bob grappillait au passage.

Dissimulé par les plantes, Morane pouvait progresser désormais sans crainte de se faire repérer. Il marchait sur un sol tapissé de mousse, hors de laquelle affleurait toujours la pierre. Parfois, d’énormes blocs de rochers monolithiques apparaissaient, s’élevant bien au-dessus des plus hautes fougères.

Quand Bob se crut parvenu à bonne distance du fond de la vallée, il grimpa au sommet d’un de ces rochers, d’où il pouvait embrasser l’étendue du lac situé maintenant à cinq cents mètres environ en contrebas. Ce lac paraissait toujours aussi bleu, sans qu’une seule vaguelette ridât sa surface parfaitement lisse. Il faisait songer à une énorme pierre précieuse soigneusement et patiemment polie. Ses rives montaient en pente douce, jusqu’à des falaises tapissées de plantes grimpantes. Par endroit, de minces filets d’eau, issus des hauts glaciers, coulaient en cascades et en torrents brillants le long de ces falaises.

À l’œil nu, Bob ne pouvait encore rien discerner d’insolite. La vallée lui paraissait toujours déserte et si tout à l’heure, d’en haut, il n’avait aperçu des hommes, il aurait continué à la croire inhabitée.



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