Agatha Raisin T3 Pas de pot pour la jardinière by M.C. Beaton

Auteur:M.C. Beaton [M.C. Beaton]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Feel Good
Éditeur: Albin Michel
Publié: 2016-12-16T23:00:00+00:00

Elle rentra chez elle avec le sentiment d’avoir remporté une victoire sur ses émotions immatures. Mais son exultation fut de courte durée : sur le seuil l’attendaient Bill Wong et un groupe de policiers.

« Je suis désolé, Mrs Raisin, dit Bill sur un ton officiel, mais nous fouillons les maisons de toutes les personnes du village qui connaissaient Mary Fortune, et vous ne pouvez pas y échapper.

– Vous avez un mandat de perquisition ? demanda-t-elle sans grande conviction.

– Allez ! Vous savez que nous pouvons en obtenir un. Qu’est-ce que vous avez à cacher ?

– Je blaguais », répondit-elle d’un air malheureux.

Ce n’était pas la perquisition de la maison qui la troublait, mais le moment redoutable où les policiers passeraient au jardin. Le petit groupe embrassa du regard la pelouse impeccable, bordée de plates-bandes aussi vides de fleurs que de mauvaises herbes. L’un des hommes se gratta la tête, puis déclara : « Vous êtes une femme comme je les aime, Mrs Raisin. Moi non plus, je ne supporte pas le jardinage. Mais pourquoi une clôture aussi haute ? Il y a une section supérieure, je vois, qui pourrait être enlevée pour laisser entrer un peu de soleil.

– Je n’aime pas les voisins trop curieux, répondit-elle d’un ton de défi.

– Mais la seule personne qui pourrait voir dans votre jardin, ce serait ce Mr Lacey qui habite à côté, remarqua un autre policier. Il ne m’a pas l’air du genre fouineur.

– Faites ce que vous avez à faire », rétorqua-t-elle, avant de tourner les talons pour rentrer dans sa cuisine.

Il n’y avait pas à tortiller, il fallait résoudre l’affaire avant les portes ouvertes, sans quoi ces flics allaient rester dans les parages, et ils sauraient qu’elle avait créé un jardin prêt-à-planter, qu’elle avait triché.

La perquisition se termina enfin. Bill Wong s’attarda après le départ des autres policiers.

« La fille est arrivée ? demanda Agatha, posant un mug de café devant lui.

– Oui. Elle s’appelle Beth Fortune, elle est étudiante en histoire à Oxford. Elle est venue avec un petit ami, qui, s’avère-t-il, n’est autre que l’inconnu que vous avez vu au pub le jour du meurtre.

– Voilà le mobile ! lança Agatha, une lueur dans les yeux. Pour toucher l’héritage, Beth lui fait faire le sale boulot. Est-ce qu’il peut expliquer ce qu’il fabriquait au village ?

– Il s’appelle John Derry. Il dit qu’il était allé rendre visite à des amis à Warwick et que, sur le chemin du retour, il a décidé de s’arrêter à Carsely. Il en avait entendu parler par Beth, à ce qu’il raconte, et il était curieux de voir le village. Il n’a pas rendu visite à Mary parce qu’il l’avait rencontrée une seule fois à Oxford, au cours d’un déjeuner avec Beth, et qu’elle l’avait pris en grippe. Nous avons vérifié auprès de ses amis de Warwick. Ils jurent qu’il est resté chez eux jusqu’à sept heures du soir.

– Et à quelle heure Mary a-t-elle été tuée ?

– On n’a pas encore déterminé l’heure ni la manière dont elle a été assassinée.

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