50 Louis XVIII by Les Rois de France

50 Louis XVIII by Les Rois de France

Auteur:Les Rois de France [France, Les Rois de]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Pygmalion
Publié: 2014-01-27T23:00:00+00:00


Quatrième partie

LA SECONDE RESTAURATION

1815-1824

I

« Notre père de Gand »

Au lendemain de Waterloo, Fouché se décida pour Louis XVIII. Les assurances qu'il avait reçues de Gand, principalement les promesses du comte d'Artois et de ses amis, comme aussi les hésitations des Alliés touchant au gouvernement de la France, avaient déterminé ce choix. Il était de surcroît convaincu qu'après ce désastre seul Louis XVIII était susceptible d'obtenir des conditions de paix relativement douces. L'exilé de Gand avait donc un appui solide à Paris. Cependant, bien qu'il fût convaincu de sa légitimité, il savait que la partie restait à jouer. Parmi les Alliés, il n'avait qu'un ami sincère, et c'était le duc de Wellington, le vainqueur de Waterloo. Wellington l'incita à rentrer en France. Il prêchait un convaincu. Louis XVIII était d'ores et déjà résolu à ne pas rester inactif et surtout à ne pas attendre que les Alliés l'appelassent à Paris. En somme, il ne voulait pas rentrer dans les fourgons de l'étranger. Le plus sûr moyen de recouvrer sa couronne lui paraissait être de la reprendre lui-même, de mettre les Alliés devant le fait accompli. Il avait d'autant plus de chances d'y parvenir qu'à Paris Fouché travaillait pour lui et que Wellington le considérait déjà comme souverain de la France. Cependant, pour ce vieillard à demi impotent, il y avait de l'audace à se jeter sur les routes pour reconquérir un royaume.

Afin de prévenir la calomnie, il envoya le duc de Berry dans les hôpitaux et fit distribuer des secours aux blessés français. Au cours d'un dîner, auquel assistait le maréchal Victor, duc de Bellune, il tint à expliquer sa position :

– « Monsieur le maréchal, je n'ai jamais bu au succès des Alliés avant la Restauration. Leur cause était juste, mais j'ignorais leurs desseins sur la France. Aujourd'hui qu'ils sont les alliés de ma couronne, qu'ils combattent non des Français mais des bonapartistes, qu'ils se dévouent si noblement pour la défense de mes peuples et le repos du monde, nous pouvons saluer leur victoire sans cesser d'être français. »

Sa thèse était donc très claire, et, on l'aura remarqué, constante : ce n'était pas la France que les Alliés venaient de vaincre à Waterloo, mais les bonapartistes et leur chef. Louis XVIII espérait encore que les Alliés adopteraient ce point de vue, en dépit de leur déclaration du 30 mai.

Pendant les derniers jours passés à Gand, il dut se séparer de Blacas, son favori. Blacas s'était rendu insupportable à tous par sa hautainerie et ses maladresses. Son impopularité à Paris risquait d'être dommageable au roi. Talleyrand lui était hostile. Une délégation royaliste venue de Lille, peut-être chapitrée par l'un des « ministres », déclara sans ambages :

– « Nous reverrons avec bonheur Votre Majesté. À Lille, on criera : Vive le Roi ! Comme nous vous devons la vérité, Sire, on criera aussi : À bas de Blacas ! »

Louis XVIII défendit son ami, puis céda à l'opinion, sachant bien que Blacas méritait amplement les reproches dont il était l'objet. Il



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