Univers 06 by Anthologie

Univers 06 by Anthologie

Auteur:Anthologie [Anthologie]
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
Publié: 2013-06-15T22:31:24+00:00


La poussière avait mis un certain temps avant de retomber tout à fait. Volni grogna, frotta rageusement ses yeux embués.

Il fit comme il l’avait décidé mentalement : il enleva ses chaussures, ses chaussettes, offrit ses pieds nus et blancs au soleil.

— Et voilà ! dit-il à haute voix.

Plus tard, il enleva aussi sa chemise et il alla s’installer à l’endroit précis qu’il s’était choisi, au centre de la rue, en attendant que l’agent vienne lui demander ce qu’il était en train de fabriquer là – il sourit. Inventa le dialogue suivant :

« — Eh bien, monsieur Volni, que faites-vous au milieu de la rue ?

— Je me chauffe au soleil, monsieur le Policier.

— Je suis désolé, monsieur Volni, mais c’est expressément interdit de se chauffer au soleil, presque nu, en plein centre de la ville, et au milieu de la rue qui plus est.

— C’est possible, monsieur le Policier.

— C’est vrai. Ce n’est pas possible, c’est évident !

— Oui. Mais je m’en fous, monsieur le Policier. Je vous emmerde, monsieur le Policier. »

… Il s’étira, bâilla. Il dut, par la suite, somnoler un peu, et le soleil en profita pour teinter en rouge brique deux plaques de peau sur ses bras.

Vers midi, il alla se préparer un petit quelque chose à manger, dans sa cuisine. C’est-à-dire un œuf et de la salade. Ensuite, il prit des livres qu’il n’avait jamais eu le temps d’ouvrir et s’allongea en leur compagnie sur son lit, dans l’ombre fraîche de la salle. Il lut trois pages et le sommeil l’emporta.

Il s’éveilla deux heures plus tard, moite. Eut envie d’une douche et se souvint que les douches, les bains étaient impossibles pour un temps. Il sortit sur le perron, avec ce livre dont il avait lu trois pages. Il en lut une quatrième. Puis, de nouveau, il tira sa chaise au centre de la rue. Dans le prolongement de l’artère, on apercevait, loin, les sommets des dômes étincelants de la Base Spatiale du désert.

Volni lisait quelques lignes, quelques pages, et puis son regard se portait sur les dômes qui brillaient avec plus ou moins d’intensité, selon la progression du soleil. De temps en temps, il changeait de position sur sa chaise, pour éviter l’ankylose et les crampes. Il fuma deux cigarettes.

Le soir tomba.

L’homme fit son apparition à l’angle de la boutique du coiffeur-implanteur. Il leva sa main qui tenait le fusil, décrivit dans l’air chaud quelques moulinets avec le canon de l’arme.

— Yep-yep ! cria-t-il.

Volni lui répondit en levant au-dessus de sa tête son vieux chapeau informe. Dab s’approcha. Un sourire épanoui fendait son visage d’une oreille à l’autre. Il était grand, maigre, dans ses vêtements flottants.

— Tout va bien, l’ami ? demanda-t-il.

— Tout va bien, dit Volni. Et pour toi ?

— C’est par-fait ! dit Dab, appuyant sur chaque syllabe.

Il posa son fusil au sol, jeta un coup d’œil sur le livre de Volni. Il s’assit et croisa ses jambes, sortit d’une poche son paquet de cigarettes. Il se servit, et Volni fit de même ; Dab froissa le paquet vide, l’envoya rouler au loin.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.