Sœurs Fairweather T4 : Jane Fairweather by Anya Wylde

Auteur:Anya Wylde [Anya Wylde]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romance
Éditeur: Auto-Édité
Publié: 2022-08-03T22:00:00+00:00

Chapitre 21

Lady Montgomery buvait du café sur le canapé du salon ; Jane, elle, rédigeait son courrier, assise derrière le bureau.

Cette matinée était brumeuse, et la lumière qui filtrait à travers la fenêtre ouverte timide. Une brise délicate soufflait à l’intérieur, parfumée des dernières roses de la saison.

Une lettre de Penelope était posée sur le bureau, et Jane la récupéra avec une pointe d’appréhension. Dessous attendaient une seconde lettre, cette fois de Celine, une troisième de Dorothy et enfin une autre de sa plus jeune sœur, Elizabeth.

Elle décida d’ouvrir celle de Lizzy en premier. Miss Elizabeth Fairweather et elle ne s’entendaient pas. Elles se disputaient constamment, et Jane faisait mine la plupart du temps de ne pas avoir de sœur cadette. C’était plus simple ainsi.

Elle déchira le rabat et entama sa lecture.

Jane

Si je t’écris, c’est que Père a insisté. Il a dit que c’était mon devoir de sœur.

Je n’aime pas avoir des sœurs. Vous écrire à chacune me prend toute la matinée.

Je n’ai pas pu assister à ton mariage parce que Mère ne m’a pas réveillée. Père était furieux, lorsqu’il a appris ce que Mère avait fait. Ils ne se parlent plus depuis.

Ce n’est pas moi qui ai détruit ton tableau. Je t’en ai voulu que tu puisses penser une chose aussi horrible de moi, et je n’ai pas cherché à m’expliquer.

J’ignorais que tu te marierais si vite et partirais. Je pensais que tu ne te marierais jamais, ou dans le cas contraire, que tu serais renvoyée très rapidement à la maison. J’imagine désormais que nous ne sommes pas près de te revoir à Finnshire.

Tu ne me manques pas, et je suis heureuse que tu te sois mariée. C’est moi qui ai hérité de ton pianoforte, de tes fauteuils en velours vert et de la coiffeuse en ivoire. Mère a dit que je pouvais les prendre.

Elle a également dit que je pourrai faire mon entrée dans le monde l’année prochaine. Je suis extatique. Je resterai avec Penny durant la saison. C’est elle que je préfère.

Viendras-tu bientôt ? Je demande seulement parce que Mère aimerait savoir, pas parce que je pense à toi.

Mary, la vache, a donné naissance à une petite en bonne santé. Elle a de longues jambes et marche bizarrement, et elle a une tête horrible. On espère qu’elle s’embellira en grandissant. Je pense l’appeler Jane.

Avec mon amitié,

Elizabeth

Jane lut entre les lignes et éclata d’un rire mêlé de larmes. L’espace d’un instant, elle se retrouva transportée à Finnshire, où tout le monde la connaissait, où chaque chemin et chaque arbre lui étaient familiers.

Lizzy, leur plus jeune sœur – et de loin la plus gâtée – était son opposé. Si Jane vivait dans un monde fantasmé, cherchant à coucher son chaos intérieur sur papier, Lizzy vivait l’instant présent. Elle n’avait pas la place pour les mensonges et pas le désir de contenir sa langue acerbe. Elle aimait la vie et en jouissait pleinement. Elle adorait les vêtements, les bijoux et la bonne nourriture. Si Jane accordait à peine une pensée à son prochain repas, Lizzy savait déjà, au petit-déjeuner, ce qu’elle mangerait au dîner.

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