Polnareff par Polnareff by Biographies

Polnareff par Polnareff by Biographies

Auteur:Biographies [Biographies]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Autobiographie, ePub
ISBN: 9782246662617
Éditeur: B. Grasset
Publié: 2004-02-14T23:00:00+00:00


X –. L’arnaque.

C’est un livre entier que je pourrais écrire sur l’escroquerie, vue de l’autre côté.

En 1972, j’avais donné un pouvoir à un personnage nommé Bernard Seneau.

Chargé de régir mes finances, il avait à travers ce pouvoir le droit de faire des chèques pour gérer ma comptabilité. Quand mon compte était à sec, Bernard Seneau avait une réponse toute prête, je ne me rendais pas compte de ce que je dépensais !

De plus en plus méfiant à son égard, je me mets à surveiller ses carnets de chèques.

Je n’y trouvais que des dépenses dérisoires et pourtant, mon compte se vidait.

En effet, Seneau allait régulièrement chercher du liquide à la banque Rothschild.

Son prétexte était toujours le même, il avait oublié le carnet de chèques du compte Polnareff à la maison. On lui établissait donc des chèques omnibus.

Ce que j’ai appris beaucoup plus tard, quand mon avocat Raymond Illouz m'en apporta les doubles en Amérique.

C’est ainsi que Bernard Seneau a siphonné tous mes comptes.

Il détournait également l’argent de mes impôts.

Je signais mes déclarations et les lui remettais.

Lui ne les envoyait pas, par contre il n’oubliait pas de ponctionner mon compte de la somme due au fisc.

Je me retrouve au tribunal pour non-déclaration d’impôts.

J’avais été volé deux fois. On m’avait pris mon argent une première fois et je le devais encore au fisc.

Je trouve qu’il est injuste de dire que quand on est dans la merde, tout le monde vous abandonne.

Dans les moments les plus difficiles, l’Administration des Impôts ne m’a jamais laissé tomber.

En août 1973, je me découvre escroqué et ruiné.

Bernard Seneau m’avait été présenté par mon fidèle garde du corps, Jean-Claude Albert. Jusqu’à aujourd’hui, je ne parviens pas à en vouloir à Jean-Claude. À lui seul, il m’a sorti d’un terrible chaos mental.

Jean-Claude Albert m’avait converti au sport, notamment au karaté.

Pendant plus d’un an, il s’occupera de moi avec une fidélité exceptionnelle, me réveillant à sept heures du matin, m’emmenant à la salle, m’aidant à me débarrasser des derniers médicaments qu’on me donnait.

J’aurais adoré être sportif de haut niveau.

Par malheur, Jean-Claude apportait également dans ses bagages le dénommé Bernard Seneau, danger venu d’Angers.

Dès notre première rencontre dans un petit salon de l’hôtel Hôtel, chez mon regretté ami Guy Louis du Boucheron, rue des Beaux-Arts, malgré l’insistance de Jean-Claude, j’avais eu une première impression désastreuse.

Jean-Claude insiste et m’accuse de paranoïa. Grande dispute.

Nous en sommes presque venus aux mains.

Quand on est seul à avoir raison, on a tort.

Le jour où j’ai découvert le pot-aux-roses, j’ai été, quelque part, heureux de me rendre compte que mon instinct, au moins, avait été bon depuis le début.

Même si cela me coûtait une somme colossale, des années d’exil, mon flair était intact.

Mon homme d’affaires était bien l’escroc que j’avais soupçonné à juste titre.

J’ai donc pu dire à Jean-Claude Albert un triomphal : « Alors ? »

Il m’a coûté cher, ce petit mot.

Il m’a coûté vingt ans de ma vie, et il me coûte encore.

Cette leçon a un prix, insupportable.

Il ne me reste plus qu’à m’exiler à l’étranger car, pour couronner le tout, l’Administration se pose des questions à mon sujet.



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