Murder Park by Russell

Auteur:Russell
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: City Edition
Publié: 2013-05-27T00:00:00+00:00

35

Départ

— Comment ça, ils étaient là ? Dans mon appartement ? Qui c’était ?

Terry saisit Melanie par les épaules, la serrant si fort qu’elle ne put se dégager. Elle le fixa du regard, choquée par la fureur dans ses yeux. Elle ne l’avait jamais vu perdre son sang-froid. Clairement, le moment était mal choisi pour lui suggérer une soirée entre amoureux dans son restaurant préféré.

— Un lieutenant et un sergent, je te l’ai déjà dit, répéta-t-elle, presque muette de peur. J’ai vu leurs cartes, tout était en règle. Ils m’ont même proposé d’appeler le commissariat pour vérifier, si je ne les croyais pas. (Elle essaya d’échapper à sa poigne en se contorsionnant.) Lâche-moi, tu me fais mal.

— D’accord, mais qu’est-ce qu’ils voulaient ?

Il criait, la secouant à présent. Melanie gémit, terrifiée. Elle songea aux questions des policiers, s’interrogeant sur le sort que lui réservait Terry. D’une voix soudain redevenue ferme, elle l’informa que la police s’intéressait à lui.

— Ils enquêtent au sujet de cette femme assassinée dans le parc. Ils voulaient savoir ce que tu faisais mercredi matin, la semaine dernière.

— Mercredi dernier ? (Il sembla perplexe.) Qu’est-ce que tu leur as dit ?

— Que tu étais ici. Ensuite, ils sont partis.

La lâchant, Terry se détourna. Au bout de quelques secondes, il poussa un profond soupir, puis la regarda, tête baissée, l’air penaud.

— Je suis désolé, ma chérie, mais je n’aime pas que la police vienne mettre son nez dans mes affaires, tu comprends ? (Melanie recula, plissant ses yeux noyés de larmes.) Pourquoi tu me regardes comme ça ?

Il fit un pas vers elle.

— Je me demandais pourquoi tu semblais aussi terrifié.

« Et ce que tu faisais mercredi matin », songea-t-elle.

Terry eut un sourire forcé.

— Terrifié, moi ? Tu veux rire ! Je ne crains personne.

Melanie s’éloigna un peu plus de lui, alors qu’elle répétait sa question.

— Pourquoi est-ce que tu as peur de la police ?

— Tout le monde se méfie des flics. Pas toi ?

— Non, pas vraiment. Je devrais ?

— C’est toute la différence entre nous, Mel, dit-il avec un soupir exagéré. J’aime bien être avec toi, mais tu mènes une vie à part. Ta voiture, les restaurants, tes fringues : c’est comme dans un rêve. Mais tu n’es pas réelle, tu comprends ? Tu n’es pas…

Il marqua une pause, se gratta la tête, s’efforçant d’exprimer le fond de sa pensée.

— Pas normale ? suggéra Melanie.

Elle ne savait pas ce qui faisait trembler sa voix – colère, déception… peur ?

— Oui. Exactement. (Voyant l’expression de son visage, il eut un sourire gêné.) Allez quoi, tu ne vas pas en faire toute une histoire ? Ils sont partis. Affaire classée. C’est probablement ton paternel qui les a envoyés. Oublions tout ça. La vie est trop courte pour se disputer. Et si on buvait une bière pour se détendre, hein ?

Alors qu’il avançait vers elle, elle eut un mouvement de recul involontaire.

— Tu veux faire comme si rien ne s’était passé ? demanda-t-elle tout bas.

— Tu ne peux pas m’en vouloir pour quelques paroles malheureuses quand même ? Viens m’embrasser.

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