La croix de feu by Diana Gabaldon - Le chardon et le tartan - 7

La croix de feu by Diana Gabaldon - Le chardon et le tartan - 7

Auteur:Diana Gabaldon - Le chardon et le tartan - 7 [Diana Gabaldon - Le chardon et le tartan - 7]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Je demeurai seule, Dieu merci. La violence de l’agression parut avoir effrayé les adolescents.

Je roulai sur le côté, puis ne bougeai plus, me sentant trčs lasse et abandonnée.

ŤJamie, oů es-tu?ť

Je n’avais plus peur de ce qui m’arriverait ensuite. Je ne pouvais voir au-delŕ de l’instant présent, au-delŕ de ma prochaine respiration, de mon prochain battement de cœur. Je ne pensais pas, je ne voulais rien ressentir. Pas encore. Je gisais… et respirais.

Peu ŕ peu, je remarquai des détails. Un fragment d’écorce pris dans mes cheveux, me grattant la joue. Le ploiement des épaisses feuilles mortes sous mon corps, me soutenant. L’effort de ma poitrine ŕ chaque inspiration. Un effort croissant.

Un nerf se mit ŕ sursauter prčs de mon œil gauche.

Soudain, je pris conscience qu’ entre le foulard dans ma bouche et mon nez enflé qui se remplissait de sang, je risquais de suffoquer. Je me tordis le plus possible sur le côté sans m’étrangler et frottai mon visage, d’abord contre le sol, puis, les talons enfoncés dans la terre, frénétiquement contre le tronc, tentant en vain de déplacer ou de desserrer le bâillon.

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L’écorce râpait mes lčvres et mes joues, mais le fichu noué autour de ma tęte était si serré qu’il entaillait les commissures de ma bouche, la maintenant ouverte, si bien que le tissu absorbait sans arręt ma salive. Le chiffon trempé me chatouilla

la gorge; j’eus un haut-le-cœur et sentis le vomi me piquer l’arričre du nez.

Ť Tu ne vomiras pas, tu ne vomiras pas, tu ne vomiras pas!ť

J’inspirai par le nez du sang chargé de bulles d’air, son goűt cuivré me remplissant tandis qu’il coulait dans ma gorge. Je fus de nouveau prise d’une nausée, me pliai en deux et vis un éclair blanc quand la corde comprima ma trachée.

Enflé d’une pommette ŕ l’autre, mon nez gonflait ŕ vue d’œil. Je serrai les dents sur le bâillon et soufflai par les narines, afin d’essayer de les dégager. Une petite pluie de

sang et de bile éclaboussa mon menton et ma poitrine… et j’inspirai un peu d’air.

Ť Souffle, inspire, souffle, inspire, souffle… ť, mais ŕ présent, mes conduits nasaux étaient presque entičrement

obstrués. J’avais beau faire, l’air n’entrait plus. Je manquai de sangloter de frustration et de panique.

ŤBon sang, ne pleure pas ! Si tu pleures, tu meurs ! Bon sang, ne pleure pas ! Souffle, souffle… ť J’éjectai la derničre

réserve d’air rance de mes poumons et créai un minuscule passage, juste de quoi les remplir de nouveau.

Je retins mon souffle, tentant de rester consciente assez

longtemps pour trouver un nouveau moyen de respirer. Il devait en exister un autre.

Je n’allais pas mourir ŕ cause d’un minable comme Harley Boble. Ce n’était pas juste. Je ne pouvais pas finir ainsi.

Je m’adossai en position semi-assise contre le tronc pour soulager la tension de la corde et laissai pendre ma tęte, faisant s’écouler le sang. Il y eut une légčre amélioration, mais pas pour longtemps. • Je sentais mes paupičres s’étirer. Mon nez était cassé, et toute la partie supérieure de mon visage se



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