Mariage avec M. Darcy: (Orgueil et Pemberley, épisode 1) (French Edition) by Estelle Bana

Mariage avec M. Darcy: (Orgueil et Pemberley, épisode 1) (French Edition) by Estelle Bana

Auteur:Estelle Bana [Bana, Estelle]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2022-06-14T22:00:00+00:00


7. La mise en garde de M. Bennet

— Ma chère Lizzy !

— Père…

À son approche, M. Bennet fit d’abord semblant de chercher un défaut à sa tenue élégante. Mais à la plus grande surprise d’Elizabeth, il laissa finalement tomber le masque :

— Vous êtes magnifique, concéda-t-il, d’une voix étranglée par l’émotion.

Le sourire d’Elizabeth s’élargit.

— Vous voulez dire que lorsque mon jupon n’est pas boueux, je peux espérer me faire passer pour une jeune lady de bonne famille ?

— Pendant un court instant seulement, ma petite Lizzy. Ne vous flattez pas.

Cette douce moquerie était si typique de son cher père ! Bouleversée, Elizabeth lui tendit la main, qu’il s’empressa d’engloutir dans la sienne.

Elizabeth aurait aimé que M. Bennet profite de cette occasion pour mettre de côté ses doutes concernant le gentleman qu’elle avait épousé. Mais, d’un regard, M. Bennet lui fit comprendre que rien n’était plus éloigné de ses pensées. Cela la peina, car elle avait une très haute opinion de l’intelligence de son père et regrettait leur divergence de vue sur le sujet capital de son bonheur conjugal.

Si M. Darcy avait perdu la confiance du propriétaire de Longbourn, c’était avant tout à cause de ce qui s’était passé l’avant-veille du mariage, dans le Hertfordshire. Ce jour-là, William était parti de façon péremptoire – et presque colérique – du domaine familial. À cela venaient s’ajouter des doutes divers et variés que M. Bennet avait exprimés à plusieurs reprises à Elizabeth.

Ce qu’elle en avait retenu tenait en peu de mots : d’après lui, la nature les avait dotés tous les deux d’un fort caractère – trop fort, peut-être, pour œuvrer à une réconciliation, si cette dernière avait pour prix leurs fiertés respectives, lors d’une querelle. Or sans réconciliation, leurs chances de bonheur domestique étaient minimes, prophétisait M. Bennet.

Elizabeth devait reconnaître qu’il n’avait pas entièrement tort. Après tout, il y avait bien eu Hunsford. Malgré tout, elle aurait souhaité que l’entrevue de la veille ait rapproché les deux hommes.

Malgré sa déception, elle lui décocha un sourire radieux.

— Devrais-je me contenter de vous entendre dire que vous estimez davantage M. Darcy que M. Collins, Père ? supposa-t-elle.

M. Bennet adopta un air taquin :

— Je doute que M. Darcy sache pour votre cousin, ma chère Lizzy. Et quel emportement serait le sien s’il venait à l’apprendre !

Elizabeth fronça les sourcils. Père faisait-il allusion à cette demande que son cousin, M. Collins, lui avait faite des mois auparavant ? Mais ce dernier était marié à son amie Charlotte, dorénavant…

Devant son air buté, M. Bennet se mit à rire.

— Ah, ma chérie, s’exclama-t-il peu après d’une voix méconnaissable, vous allez terriblement me manquer !

La larme à l’œil, il s’accrocha des deux mains aux siennes, comme si son soutien lui était devenu indispensable en un moment pareil. Elle en fut très émue. Cependant, dès que le regard de M. Bennet tomba sur l’alliance d’Elizabeth, une expression songeuse et grave transforma son visage intelligent.

— Mais je manquerais à tous mes devoirs, dit-il dans un sursaut d’autorité paternelle, si je ne vous mettais pas en garde.



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