Maman contre démon - T1 - Démon de l’après-midi by Julie Kenner

Auteur:Julie Kenner [Julie Kenner]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
Éditeur: Auto-édition
Publié: 2022-07-04T22:00:00+00:00

11

Mis à part l’absence de Stuart, le cocktail fut un succès. La liste d’invités de départ s’était étendue, et désormais, le salon et la pièce à vivre étaient bondés, emplis de politicards qui se tenaient là à parler de financements et de candidats, avec de temps en temps un compliment sur mes gougères pour faire bonne figure.

Je souriais, hochais la tête, et essayais de ne pas regarder vers l’horloge toutes les trois minutes. Pas facile. Je vis Clark marcher jusqu’au bar et je le suivis. J’attendis patiemment qu’il ait fini une conversation avec une femme à l’air sévère en tailleur noir.

— Le droit de préemption n’est pas quelque chose que l’on peut utiliser comme ça, en s’en souciant comme de colin-tampon, dit-elle. Attention, M. Curtis, ou nous nous retrouverons au tribunal.

Si le sujet n’avait pas eu l’air grave, j’aurais souri devant l’usage de l’expression « colin-tampon » venant d’une femme à l’allure si stricte. Mais là, je ne riais pas.

— Qu’est-ce qui se passe ? demandai-je dès qu’elle fut partie.

— Le comté cherche à acquérir des terrains pour agrandir le campus. Malheureusement, le terrain que nous voulons est déjà occupé par de jolies petites maisons à bardeaux.

Il alluma une cigarette et il avait l’air tellement en détresse que je ne lui rappelai même pas que c’était une maison non-fumeurs.

— Des fois je déteste mon travail, dit-il.

— Des fois, je déteste votre travail aussi, dis-je. Est-ce la raison pour laquelle Stuart est en retard ? Vous l’avez envoyé travailler sur un contrat quelconque ?

— Stuart est mon candidat, Kate. Vous croyez vraiment que je l’aurais tenu à l’écart de sa propre fête ?

Pas vraiment, mais je l’avais espéré en secret. Parce que sinon, je ne savais pas quoi penser.

Je me mêlai encore un peu aux invités, avec mon sourire d’épouse d’homme politique bien en place, mais je n’écoutais les conversations que d’une oreille. Quand j’entendis la porte d’entrée s’ouvrir et se fermer, je me hâtai dans cette direction, m’attendant à voir Stuart, mais ce fut le juge Larson que je trouvai à la place.

— Dieu merci, vous êtes là, dis-je en le conduisant vers la relative tranquillité de la cuisine. Je suis en train de devenir dingue.

— Qu’est-ce qui ne va pas ?

— Tout.

— À ce point ?

— Stuart n’est pas là. Il a une demi-heure de retard à sa propre réception. Et il y a des hordes de démons qui rôdent autour du campus.

— Oh, ma pauvre, dit Larson.

Il se servit à boire.

— Prenons les choses dans l’ordre. Vous l’avez appelé ?

— Deux fois. Je tombe sur son répondeur.

— Il y a eu un accident sur la 101. Il est probablement coincé dans les embouteillages.

— Il a intérêt.

Tenir ce genre de réception était déjà suffisamment pénible comme ça. Le faire sans Stuart, c’était de la torture.

— Et les hordes de démons ? reprit Larson.

— Ah oui, dis-je en parlant plus bas. Regardez ça.

Je sortis l’article de journal et laissai Larson le lire tranquillement tandis que je m’affairais pour mettre au four un autre plateau de gougères au fromage et de quiches miniatures.

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