Ma tête sur le billard by Brown Carter

Ma tête sur le billard by Brown Carter

Auteur:Brown,Carter [Brown,Carter]
La langue: fra
Format: epub
Tags: polar
Éditeur: Gallimard
Publié: 2014-11-09T00:00:00+00:00


VII

J’emportai dans la chambre un verre de cognac sec. La blonde était couchée à plat ventre, toute nue, sur le dessus-de-lit. Des boursouflures violacées bien parallèles, séparées d’environ un centimètre, couvraient ses fesses rebondies et le haut de ses cuisses. Elle geignait tout bas, la figure enfouie dans l’oreiller.

— Buvez ça, lui dis-je.

Elle releva lentement la tête et me regarda, les joues encore ruisselantes de larmes.

— Ça fait mal ! pleurnicha-t-elle. Vous ne pouvez pas savoir comme ça fait mal !

— Buvez. Ça vous fera du bien.

Je lui tendis le verre. Elle roula avec précaution sur un côté et me le prit des mains. J’attendis, alors qu’elle manquait de s’étrangler à la première gorgée, mais ensuite elle parvint à liquider son cognac.

— Cette garce est une sadique née ! dit-elle. Elle se plaisait à me faire mal !

— J’ai vu le résultat en entrant. (Je lui repris le verre vide.) Vous voulez encore un peu de cognac ?

Elle secoua la tête.

— Non, merci. Vous ne pouvez pas savoir ce qu’elle m’a fait là où ça ne se voit pas ! Elle a des doigts en acier !

— Vous ne resterez pas invalide ? demandai-je.

— Je ne sais pas. Je ne crois pas, mais jamais je n’aurais pu penser que quelqu’un pouvait vous faire aussi mal !

— Pourquoi vous ont-ils fait ça ?

— Ils n’arrêtaient pas de me demander si j’avais tué Johnny. Et puis ils ont dit que si je ne l’avais pas tué, je devais savoir qui avait fait le coup. Je leur répétais que je ne savais rien du tout, mais ils refusaient de me croire. Et cette salope continuait…

Elle fondit encore en larmes.

— Vous avez entendu parler d’un type appelé Joe Simon ? lui demandai-je.

Elle appuya le dos de sa main contre sa bouche et se mordit fortement pendant une seconde ou deux.

— Non, dit-elle, mais avant de quitter l’appartement de Danny ce soir, il a téléphoné à un certain Joe pour lui dire que je ne savais rien.

— Depuis combien de temps travaillez-vous pour Lamont ?

— Ça va faire deux ans, je crois.

— Et Vicky ?

— La même chose, sans doute. Pourquoi ? C’est important ?

— Joe Simon s’est installé à Pin City il y a environ six mois. Il dirige un racket, extorsion de fonds. Les gens le payent pour continuer à faire leurs affaires. Lamont raque pour conserver son réseau. Drury était le contact de Simon. Simon l’a peut-être fait tuer parce qu’il devenait trop gourmand.

— Pourquoi est-ce qu’il m’aurait fait faire toutes ces choses horribles par ces deux-là, si c’était lui qui avait fait tuer Johnny ? demanda-t-elle en toute logique.

— Vous avez raison. Vicky pense que la coupable logique c’est vous, parce que la vieille dame vous l’a fauché sous le nez, et que vous êtes du type terriblement jaloux, à ce qu’elle dit.

— Mon amie Vicky ! grinça-t-elle. La prochaine fois que j’irai chez elle, je remplacerai ses pilules par de l’aspirine !

— Vous allez mieux, on dirait.

— Ce cognac m’est descendu dans les entrailles, reconnut-elle.



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